dimanche 24 septembre 2017

SERIGNE ABDOU KHADRE L'ETERNEL

     

Segn Abdou Khadre Mbacké: Un homme hors du commun

A l'occasion de la commémoration de l'anniversaire de sa naissance ce dimanche 24 septembre, MagalguiBlog revient sur la vie et l'oeuvre de l'imam des imames.

NAISSANCE DE SERIGNE ABDOU KHADRE

Serigne Abdou Khadre est venu au monde une certaine nuit d’un vendredi 03 Muharram 1333 de l’hégire, 1914 du calendrier grégorien à Darul Âlimul Khabir , NDAME. Dès qu’on lui annonça l’heureux événement, Cheikh Ahmadou BAMBA convoqua sur le champ son frère et homme de confiance, Serigne Thierno Ibra Faty (Mame Thierno) de Darou Mouhty dans le but de lui confier la mission de se rendre à NDAME pour faire le nécessaire requis pour la circonstance . Au moment du départ, après lui avoir donné sa bénédiction, le Maître dit à Mame Thierno : "Au nom et par la baraka de ce nouveau-né que tu vas visiter, sache qu’au cous de ton voyage, à l’aller comme au retour, tous ceux que tu auras à rencontrer ou à voir sont préservés des flammes de l’enfer ! "

SERIGNE ABDOU KHADRE ET LE NOM D'IMAM DES IMAMS

Sa lignée maternelle, les BOUSSOBES, le rattache à une ascendance chérifienne. La tradition familiale est l’érudition coranique poussée à ses limites et la maîtrise parfaite des Sciences religieuses jusque dans leurs arcanes les plus ésotériques. Ce n’est pas par hasard si c’est la famille BOUSSOBE qui fournit en général les officiants aux fonctions d’Imam dans la Ville Sainte de Touba.
C’est le Cheikh Ahmadou Bamba lui même qui l’initia à l’apprentissage du Coran et lui confia à Serigne Ndame Abdourahmane LÔ, sous la férule de qui , Serigne Abdou Khadre a maîtrisé très tôt le Coran. Ce fut ensuite pour se rendre à GUEDE chez son oncle Serigne Mbacké Bousso, c’était en 1926, dans le but d’étudier les Sciences Religieuses, études qu’il complètera auprès de Serigne Modou DEME, un érudit incomparable qu’on désignait d’ailleurs par le surnom révélateur de "Alimu Sùdaan. " ( le savant du pays des noirs)
Le produit qui est issu d’une telle formation est parfait à tout point de vue. Il a développé une telle élévation spirituelle et morale que tout naturellement il est devenu ce pôle auquel se réfèrent tous ses contemporains. Par exemple, il n’était certes pas le plus âgé de la famille du Cheikh, loin s’en faut, mais il avait un charisme tel que tous ses frères reconnaissaient et acceptaient implicitement son autorité morale.
Ils admiraient sa droiture, son désintérêt pour les choses de ce monde, son peu d’attachement aux biens terrestres. D’ailleurs, il est connu que toute sa vie durant, il n’a manqué la prière du vendredi à la Grande Mosquée que pendant son séjour en terre saoudienne pour les besoins du pèlerinage en 1978.
Autre exemple, la reconnaissance de facto de son autorité morale par toute la communauté musulmane du pays (même les non mourides) qui a déploré avec douleur la disparition de l’IMAN DES IMAMS quand il nous a quittés ce jour fatidique du dimanche 13 mai 1990.

SERIGNE ABDOU KHADRE ET LE CORAN

Serigne Abdou Khadre a passé les premières années de sa vie remplie de bienfaits à Ndame. A l’âge de 7 ans, Serigne Touba Khadimou Rassoul qui devait lui apprendre ses premières leçons d’alphabétisation,  envoya Serigne Matar Sourang le chercher pour l’emmener à Diourbel. Un voyage  empreint d’instructions à respecter  durant tout  le trajet Ndame-Diourbel. Serigne Touba Khadimou Rassoul dit à Serigne Matar Sourang de ne pas se déplacer avec Serigne Abdou Khadre sous le soleil et d’éviter de l’exposer aux regards des gens. Des instructions scrupuleusement respectées par ce dernier.  
Serigne Abdou Khadre séjourna ainsi auprès de son vénéré père durant quelques jours avant de retourner à Ndame auprès de Serigne Dame Abdourahmane Lo pour apprendre le Coran. Plus tard, il est confié à Serigne Mbacké Bousso pour une maitrise sans équivoque du Livre Saint. Ce dernier demanda à Serigne Birahim Ndiaye de s’occuper de son enseignement suivant une approche pédagogique calquée sur la dimension religieuse du fils de Khadimou Rassoul.  
  
Pendant son séjour à Guédé, les témoignages reçus ont révélé qu’étant très jeune, Serigne Abdou Khadre montrait déjà les traits d’un homme distingué,  très préoccupé par son Seigneur, par les sciences religieuses, les hadiths et l’histoire de l’Islam.  
Un comportement qui nous rappelle celui du Prophète Mouhammed (saw) relaté dans le livre «  AMSYA ». Comme le révèle Bousseyrie « Le Saint Prophète a un don inné de l’adoration. Même étant très jeune, il a toujours rendu un culte à son seigneur. »  
En un temps record, Serigne Abdou Khadre maitrisa le Coran et écrivit un « Kamil », comprenez «  Livre Saint ». Il a ensuite fait un bref séjour à Diourbel auprès d’un grand érudit Serigne Mamadou Dème avant de revenir auprès de Serigne Mbacké Bousso pour terminer ses études de droit islamique, de philosophie, de grammaire, en somme de toutes les sciences religieuses.  

  LES LEÇON A TIRER DE LA VIE DE CET            HOMME DE FOI


Serigne Abdoul Khadre, sur les traces de son illustre père, nous a enseigné ce que sont en réalité l’Islam et son corollaire, le service exclusif d’Allah. Sa vie n’a été que la défense et l’illustration de ce credo. A l’image de son Père et Maître, toutes ses démarches et toutes ses entreprises ont toujours été parées du label "al istiqâma". Voilà fondamentalement ce que Serigne Abdou Khadre nous a appris et que nous devons retenir : la droiture, cette droiture doublée du sens de la mesure et qui est la marque distinctive des élus de Dieu.
Autant le Cheikh disait à qui veut l’entendre que ses ennemis peuvent tout dire de lui sauf qu’ils l’ont vu ou entendu, un jour, faire ou dire quelque chose que Dieu réprouve, autant Serigne Abdou Khadr mettait un point d’honneur à être ce pôle vers lequel convergent tous les cœurs qui cherchent un modèle de droiture susceptible de les conduire sur la voie dénommée "çirâtal mustaqîma. "
                               EN RESUME
Encore aujourd’hui nous nous souvenons avec émotion de Serigne Abdoul Khadre. Nous revoyons dans nos cœurs ce visage empreint d’une douceur angélique. Par dessus ses lunettes qu’il portait très bas sur le nez, il posait un regard indulgent sur l’assistance venue solliciter ses prières et sa bénédiction. Alors on pouvait sentir, presque physiquement, la caresse de ce regard chaleureux venu d’un grand cœur débordant d’une généreuse et débordante mansuétude pour les créatures de DIEU
Tel un éclair fulgurant, Serigne Abdoul Khadre a traversé le ciel de l’Islam, laissant pantois un peuple abasourdi, encore incrédule d’avoir compté dans ses rangs un "esclave de Dieu" de cette dimension. DIEU qui nous l’avait donné pour notre bonheur nous l’a arraché après seulement onze mois de magistère. Il aura vécu un séjour terrestre de 75 ans. Exactement comme son père !
A Dieu qui nous l’avait donné nous disons : "Innâ li lâhi wa innâ ilayhi râjihùn " De Lui nous venons, à Lui nous retournerons. Que Sa volonté s’accomplisse ! Bénis soient ses arrêts, même si notre pauvre nature humaine, imparfaite par essence, a de la peine à endurer les douleurs qu’ils peuvent engendrer.
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