jeudi 26 décembre 2013

L’abécédaire d’un Magal riche en enseignements

La 119ème édition du Grand Magal de Touba a vécu. Cette manifestation phare de la communauté mouride a été très riche en enseignements et en couleurs. L’évènement qui marque le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba est résumé ici de A à Z.

Accueil : C’est devenu l’une des forces de la cité religieuse de Touba. Les milliers de pèlerins qui convergent à Touba sont accueillis avec beaucoup d’hospitalité. Ils sont hébergés dans les immenses maisons de la ville qui, le temps du Magal, sont pleines à craquer. Dans une localité sans espaces hôteliers ni campements, les habitants se plaisent à les ouvrir grandement pour accueillir les fidèles. Cette année encore, la tradition a été bien respectée. Les plus de quatre millions de pèlerins –chiffre donné par le comité d’organisation- ont encore pu profiter de leur confort.
Béthio : Cheikh Béthio Thioune a bien marqué son retour au Magal après une année d’absence à cause d’ennuis judiciaires. Les Thiantacounes, ses disciples, ont réussi une démonstration de force, dans l’optique sans doute de montrer que leur mouvement n’a pas faibli. A la veille du Magal, les alentours de la maison du cheikh avaient pris les allures d’un foirail avec d’impressionnants troupeaux comprenant des centaines de boeufs, des buffles, des moutons et des dromadaires. Il y avait même des autruches.
Bis ou B2 : 2013 aura été une année particulière dans l’histoire de la communauté mouride avec la tenue de deux Magal en une année. La précédente édition a été célébrée le 1er janvier 2013, mais un hasard de calendrier a fait que le 18 Safar est revenu deux fois dans l’année. Du coup, dans les documents officiels et autres badges, il était bien mentionné « Magal 2013 Bis ».
Chantiers : Les nombreux chantiers ouverts aux alentours de la mosquée constituent l’un des faits marquants de la 119ème édition de la célébration du Magal de Touba. La Grande Mosquée de Touba offre un décor peu habituel : les cinq minarets habituels sont dévêtus de leur marbre et de leur peinture lumineuse. La terrasse de l’édifice est surchargée d’engins, de tubes de fer, de débris de ciment et autres matériaux de construction.
Dévoués : Les fidèles mourides ont célébré le Magal avec dévouement. La hausse des tarifs de transport, l’atmosphère poussiéreuse et les autres contraintes n’ont en rien pu entamer la détermination dont ont fait montre les disciples de Bamba qui ne se plaignent même pas d’avoir attendu des heures dans de longues files d’attente, avant d’effectuer leur visite devant les mausolées.
Eau : La doléance liée à la distribution de l’eau commence à devenir récurrente, même si de nettes améliorations ont été constatées cette année. Mais selon les responsables du Comité d’organisation, les camions-citernes et les bâches à eau qui sont fournis par l’Etat ne peuvent pas satisfaire les besoins des
nombreux pèlerins qui affluent dans la ville sainte durant le Magal. Raison pour laquelle ils ont invité l’Etat à prendre des « mesures hardies », en procédant notamment à l’installation de forages dans la ville pour trouver une solution définitive.
Férié : Le Magal de Touba célébré ce dimanche est le premier depuis que le gouvernement sénégalais a pris, le jeudi 7 décembre 2012, la décision de déclarer férié, chômé et payé cet événement religieux de dimension internationale.
Gambie : La communauté mouride gambienne était bien visible à Touba. Une équipe de la télévision nationale et une autre du quotidien officiel gambien étaient accréditées pour couvrir le Magal, et cela pour la première fois, selon le comité d’organisation. D’aucuns y voient le signe d’une diplomatie spirituelle qui peut aider à davantage raffermir les liens entre les deux peuples frères.
Hizbou : A travers leur gigantesque exposition sur l’histoire du mouridisme, le mouvement Hizbou Tarkhiyya a encore une fois marqué de son empreinte la commémoration du départ en exil de Khadim Rassoul. Organisés et très au fait de la chose mouride, ces disciples au déguisement particulier impressionnent
par leur grande capacité d’innovation à chaque édition.
Imam : L’imam américain Mohamed Magid était l’un des invités de marque de ce Magal. Actuel imam de la mosquée d’Adams Center, à Washington, DC, et actuel président de la Société islamique de l’Amérique du Nord (ISNA), Magid est réputé très proche du président Barack Obama.
Journalistes : Au total 692 journalistes sénégalais et étrangers étaient accrédités pour la couverture de la 119ème édition du Grand Magal de Touba. Un record qui pousse le comité d’organisation à envisager la construction d’une maison de presse permanente dans la ville religieuse.
Kara : Serigne Modou Kara Mbacké a rompu avec la tradition. Il a décidé de délocaliser sa rencontre habituelle avec les talibés et la presse à Darou Moukhty, la ville de Mame Thierno Birahim Mbacké, frère cadet de Serigne Touba.
Lecture : La lecture du Coran et les poèmes de Cheikh Ahmadou Bamba ont bien marqué le 119ème Magal. Les dahiras et surtout les membres du Hizbou Tarkhiya n’ont ménagé aucun effort dans des récitals de Coran et des Khassidas.
Minarets : C’est l’un des faits qui a attiré l’attention des fidèles. La grande mosquée de Bamba compte désormais sept minarets au lieu de cinq. Deux nouveaux minarets en chantiers commencent en effet à prendre forme.
Nombre : Le nombre de pèlerins ayant fait le déplacement est estimé à plus de quatre millions, selon le comité d’organisation. Le khalife a demandé aux disciples de débourser la somme symbolique de 1140 francs en guise de contribution aux chantiers de la mosquée.
Notabilités : Le Magal de Touba, c’est aussi le nombre impressionnant de délégations de notabilités du Sénégal et de l’étranger. Cette année encore, des centaines de personnalités sont venues représenter les différentes confréries du pays, des organisations islamiques et des pays du monde arabe et musulman.
Ordures : Malgré l’ardeur dont ont fait montre les organisateurs, la cité religieuse était envahie par les ordures, au lendemain de la célébration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. La ville avait certes fini de faire sa toilette avant l’événement. Mais, conséquence de l’afflux massif de pèlerins, les dépotoirs sauvages étaient visibles à tous les coins de rue.
Politique : Malgré l’interdiction des manifestations politiques à Touba, les principaux partis politiques ont envoyé des délégations à l’occasion du Magal.
L’évènement étant aussi l’occasion pour eux de se lancer dans des déclarations très politiques.
Quartiers : Les habitants des quartiers périphériques ont des revenus modestes. Mais ils ne se ménagent pas pour accueillir et héberger dans des conditions acceptables les milliers de fidèles qu’ils reçoivent.
Résidences : La célèbre Résidence Khadimou Rassoul est très prisée lors du Magal. Cependant, il faut monter patte blanche pour y accéder. Réservés aux personnalités, ses locaux accueillent des manifestations d’envergure comme les conférences et la cérémonie officielle du Magal. D’autres résidences pour hôtes du khalife sont ouvertes.
Sécurité : C’est un volet important qui mobilise policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers. Au total, 190 personnes ont été arrêtées à Touba depuis le 11 décembre dans le cadre des opérations de sécurisation.
Transport : Se déplacer à Touba le jour du Magal est un casse-tête. Le trafic est plus qu’infernal. Certains automobilistes sont même obligés de garer leur véhicule et de marcher. Ce sont les charretiers qui assurent le transport des fidèles qui se rendent à divers endroits de la cité religieuse.
Union : Des représentants de toutes les confréries religieuses du pays ont participé à des rencontres d’échanges sur des sujets divers. Au-delà des prestations de différents prêcheurs, ces rencontres ont surtout révélé l’unité des familles religieuses au Sénégal.
Violences : Une grande conférence a lieu sur le thème ‘’Les violences dans le monde islamique : causes, conséquences et solutions’’. Initiée par la structure regroupant les petits-fils de Cheikh Ahmadou Bamba, la manifestation a enregistré la participation de plusieurs spécialistes, d’islamologues et surtout de participants venus de plusieurs pays arabes et musulmans.
Week-end : La coïncidence du Magal avec le week-end a fait penser à beaucoup de Sénégalais que ce lundi était un jour férié, chômé et payé. Mais certains travailleurs n’ont pas tardé à rentrer dans l’après-midi du dimanche pour pourvoir se rendre au boulot, le lendemain.
X : Inconnu ou infini. A Touba, la quête du savoir va aussi à l’infini. Le Magal rime avec la diffusion des connaissances théologiques. Les rayons de la grande bibliothèque de Bamba, communément appelée « Daray Kamil » (la maison du livre), étaient bien garnis d’ouvrages bien rangés. Pour le 119e Magal, on ne comptait pas moins de 200.000 exemplaires.
Yaye-Fall : Le bayefallisme se conjugue bien au féminin à Touba. Il n’est pas rare de voir des femmes habillées de patchwork, pieds nus et dreadlocks au vent, dans les artères de Touba. Ces « Yaye-fall » qui se distinguent difficilement du fait de leur uniforme, abattent le même travail que les hommes durant le Magal.
Zikr : Les séances d’évocation ou « Zikr » se déroulent surtout dans les sites où résident les Baye Fall. En choeur, les disciples de Cheikh Ibrahima Fall ont rivalisé d’ardeur en entonnant des chants rythmés et parfois endiablés.

mardi 24 décembre 2013

Une analyse historique de la dimension internationale et diplomatique du Magal [par Cheikh Fatma Mbacké]

Sur le plan international, la célébration du Magal à l’étranger va de pair avec l’installation progressive des mourides dans la Diaspora africaine dans les années 60 puis européenne et américaine vers les années 70, puis asiatique. Aujourd’hui que les mourides sont partout dans le monde, il n’y a pas de pays où le Magal n’est pas célébré. 


 RAPPEL SUR LE MAGAL EN GÉNÉRAL

Cheikh Abdoul Ahad dans son appel pour le Grand Magal de 1981, cite les écrits du Cheikh pour montrer l’étendue des bienfaits que ce dernier a reçus de Dieu :
- « DIEU m’a accordé des dons prodigieux qu’il n’a jamais accordés et qu’il n’accordera jamais à un contingent. »
- « Je ne doute guère de ma qualité de voisin intime du CRÉATEUR DE L’UNIVERS ; quel magnifique état ! »
- « Les faveurs extraordinaires, innombrables que j’ai obtenues de DIEU ne se comptent plus dans l’univers et c’est cela, mon bonheur. »
Mais il faut préciser que ces bienfaits sont partagés par
tous les Sénégalais.

La Gratitude envers Dieu est considérée comme une adoration Divine très élevée. Dieu a dit dans le Coran : « La in chakartoum La aziidana koum » c’est-à-dire : « celui qui rend grâce à Dieu, Dieu augmente ses Bienfaits envers lui ».

Ce verset du Coran se vérifie tous les jours avec les mourides : ils passent leur vie à travailler ; ce qui est en réalité également une forme d’adoration de Dieu. Ce qu’ils gagnent, ils le rendent au TOUT PUISSANT par les hadiyya, les contributions aux projets du Mouridisme et les œuvres islamiques. Pendant le Magal, plus particulièrement, ils dépensent sans compter. Mais, si dépenser dans la voie de Dieu pouvait rendre pauvre, alors les mourides seraient les plus pauvres du monde. C’est tout le contraire, car toutes ces bonnes actions, c’est pour rendre grâce à Dieu pour les Bienfaits accordés au Cheikh et qui sont en réalité des Bienfaits qui leur ai accordés, ainsi qu’à tous les sénégalais et à tous les musulmans.
Le Magal en est une illustration :

- l’éleveur mouride ou non considère le Magal comme sa meilleure période de vente ;
- l’agriculteur avec son riz du Walo ;
- le vendeur de fruits ;
- la société de transfert d’argent ;
- le commerçant en général.

Selon une étude non exhaustive sur les importations (de sources douanières), en décembre 2012, donc à 1 mois du Magal, on a noté une augmentation du volume des importations de 67,2%. Et une chute de près de 33% un mois après le Magal de 1er janvier 2013. Et pour cette édition à venir la douane a noté pour les 12 premiers jours de décembre 2013, une augmentation du volume des importations de 115%.
- les opérateur téléphonique qui est obligé chaque fois d’investir dans la couverture de la ville sainte afin de faire face à la forte demande en trafic téléphonique (je reviendrais plus tard sur cet aspect)… Ainsi par exemple la Sonatel augmente le nombre de ses antennes à Touba appelées BTS de 134 en temps normal à 253 durant la période du Magal. Et on note une augmentation de 112% sur son réseau 2G et de 180% sur la 3G.
Au delà de ces constatations empiriques, quelques bribes et des esquisses de recherches ont été faites. Mais, en attendant d’avoir des études et des statistiques plus détaillées, nous pouvons convenir que les retombées économiques du Magal sont considérables, notamment en matière de consommation. Or, tous les bons économistes vous diront que la consommation est un des moteurs pour stimuler une économie. De ce point de vue le Magal est un formidable levier économique pour notre pays.

Pour en mesurer toute la portée, il faudrait que la communauté mouride, à l'instar des communautés juives ou autre, puisse financer des études sur l'impact économique du Magal. Cela passe par la création de nouvelles formes de dahiras constitués selon leurs sensibilités et leurs orientations, sous forme de groupes de réflexion, Think tank, groupes de financement, etc. Mais aussi par exemple par la mise en place par la hiérarchie mouride de Centres de Recherche Islamiques Mourides, à l’image de l’IFAN. La communauté dispose de suffisamment de sommités dans beaucoup de domaines et il faudrait certainement valoriser ses ressources et les mettre dans des conditions idéales de travail de recherche et de publication d’ouvrages, d’articles scientifiques etc…Et pourquoi pas créer un Grand prix du Khalif Général pour récompenser à coup de millions ceux qui auront publié des travaux qui contribuent au rayonnement du Mouridisme. De ce faite mes parents Bousso, avec tous leurs bagages scientifiques de s’occuper de recherche et d’écriture au lieu de faire du « Dakh Dépenses » comme moi.

- Sur un autre plan, allez dans n’importe quelle concession à Touba, vous y trouverez des Tidianes, des Khadres, des Layènes et parfois même des non musulmans car les talibés ont toujours à cœur de partager leur bonheur de ce jour avec leurs amis, leurs collègues et leurs voisins. Sans oublier le caractère international du Magal qui doit être une fierté pour tout citoyen sénégalais.

De fait, il est devenu une fête nationale qui concerne tous les Sénégalais et pas seulement les mourides. Et c’est heureux qu’enfin il soit déclaré chômé et payé. Nous profitons de l’occasion pour remercier et féliciter les députés qui ont voté cette loi, ainsi que le Président et le gouvernement qui l’a proposé. Il en est de même pour l’ancien Président Wade qui avait émis le vœu de le faire.

Pour en venir au sujet qui m’a été confié, je compte traiter en deux articles distinctes les sujets suivant :
1. Une analyse historique de la dimension internationale et diplomatique du Magal ;
2. Une prospective sur l’avenir du Magal sur le plan international et diplomatique.

Mais avant tout, je tiens à préciser qu’il s’agira de partager avec vous quelques idées qui ne sont ni des dogmes, ni des vérités figées, mais une somme de réflexions afin de susciter un débat dont le seul objectif est d’apporter notre modeste contribution pour aider à faire avancer le Mouridisme.
Parfois quand on parle de réfléchir sur l’avenir du Mouridisme, les dangers à éviter par celui-ci etc…certains vous diront que ce n’est pas le peine car le Mouridisme est préservé par la baraka du Cheikh lui-même.

Bien entendu nous le savons tous, cette voie mouride a été bâtie par Cheikhoul Khadim et c’est lui qui la préserve avec l’aide de Dieu. Nous savons également que la volonté divine se fait en général à travers des causes et à travers l’action des hommes. Cette certitude, les premiers mourides l’avaient mieux que nous cependant, ils ont toujours eu à cœur de travailler à contribuer au développement du Mouridisme. Par exemple, par la fondation de nouveaux villages et la création de maisons dédiées dans des villages ou des villes. Nous devons en faire de même en œuvrant pour le développement du Mouridisme tout en étant persuadé que c’est le Cheikh, en fin de compte, qui veille sur la marche et l’avenir de sa voie.

1ER POINT : L’ANALYSE ET L’HISTORIQUE DE LA DIMENSION INTERNATIONALE ET DIPLOMATIQUE DU MAGAL

Selon Cheikh Abdoul Ahad Mbacké (3ème Khalif des Mourides), c’est en 1921 à Diourbel que le Cheikh lança son célèbre appel : « quant au Bienfait que DIEU m’a accordé, ma seule et souveraine gratitude ne le couvre plus, par conséquent j’invite toute personne qui se réjouit de mon bonheur personnel, à s’unir à moi dans la reconnaissance éternelle à DIEU, chaque fois que l’anniversaire de ce jour la trouve sur terre ».
Ainsi, les mourides fêtaient le Magal dans leurs foyers respectifs, c’est-à-dire à travers tout le Sénégal. C’est lors du Khalifat de Serigne Fallou Mbacké que le Magal prend une nouvelle dimension. Ce dernier, dans sa grande sagacité a lancé un appel général qui coïncidait avec le contexte de la mobilisation des mourides autours des grands travaux de Touba (Grande mosquée, etc.). Nous pouvons en mesurer l’évolution depuis cette période.
Sur le plan international, la célébration du Magal à l’étranger va de pair avec l’installation progressive des mourides dans la Diaspora africaine dans les années 60 puis européenne et américaine vers les années 70, puis asiatique. Aujourd’hui que les mourides sont partout dans le monde, il n’y a pas de pays où le Magal n’est pas célébré.

Dans les foyers principaux que sont l’Italie, la France, l’Espagne et les Etats-Unis, les maisons appelées "Keur Serigne Touba" sont les principaux lieux de célébration. Ces espaces dédiés sont régies par les mêmes règles que Touba dont ils constituent, d’une certaine manière des ambassades et des représentations étrangères. C’est pourquoi le Magal constitue leur principale manifestation annuelle et le lieu de convergence des mourides. Il n’y a aucune différence dans les formes de célébration entre l’étranger et Touba.

Je donnerais juste quelques exemples de pays étrangers où le Magal est célébré. Pour l’Afrique du Sud, le pays de Mandela, très symbolique comme une puissance naissante en Afrique, la petite enquête que j’ai menée m’a permis de savoir que le Magal est célébré non seulement par les mourides mais aussi en compagnie de leurs frères tidianes, Khadre, les musulmans des autres pays africain, gabon, Kongo,Mali,Mauritania,guinea,Nigeria. Les sud africains employés par des talibés sont aussi très au faite que le Magal est un évènement très important dans le calendrier. Sans oublié les sud africains devenus mourides. Le seul bémol ici est le fait que dans les dahiras le Wolof est essentiellement utilisé lors du Magal, ce qui limite l’impacte du Message du Cheikh sur les invités étrangers. Nous reviendrons sur cet aspect de la diplomatie mouride à travailler d’avantage.

Pour un pays comme l’Egypte, selon mon ami Serigne Bassirou Mbacke « Landang ». Comme dit plus haut, la célébration est la même qu’à Touba dans bien des aspects, mais la spécificité réside dans me fait que l’essentiel des talibés là bas est composé d’étudiants. Malgré donc leurs moyens limités ces étudiants avec l’aide d’anciens étudiants, de bonnes volontés d’autres pays comme l’Italie, tiennent qu’en même à marquer le 18 Safar comme tout mouride dans le Monde par la lecture du Saint Coran, des Qassaids, l’organisation de conférences, les « berneels » etc…En y associant également les autres communauté musulmanes comme dahira ousratou tidianiya de tivaone , ansarou diin de medina mbaye niase, et le dahira leyeen et la représentation du Sénégal au Caire par la présence de l’ambassadeur. La ligue nationale des étudiants sénégalais et les ligues estudiantins des autres pays africains, asiatiques plus de 60 ligues parmi lesquelles la ligue qui regroupe toutes les ligues estudiantines africaines.

Selon Serigne Bassirou, la célébration au Caire n’est pas différente de celles dans d’autres pays arabes. Ce qu’il déplore cependant c’est l’absence quasi-total de dignitaires du mouridisme dans ces pays où étudient de jeunes issus de la communauté. Ces étudiants ne sentent pas ni les encouragements, ni l’assistance de la hiérarchie mouride dans leurs études, alors qu’ils se sentent investi de la mission de chercher le savoir pour en retour le rendre au Mouridisme. C’est une question très importante qui n’est pas le sujet de notre exposé d’aujourd’hui mais qui mérite que la communauté s’y penche sérieusement. Comment investir dans les jeunes qui ont le potentiel d’aller très loin dans les études afin qu’ils puissent rendre service au mouridisme avec leur savoir ?
Pour les pays d’Europe et d’Amérique la Magal est également fêté de la même manière et avec la même ferveur. En France par exemple, les talibés d’une même région géographique, le sud de la France par exemple, se réunissent à tour de rôle dans une ville pour le 18 Safar. Il est aussi déploré l’impacte et la participation limité des autochtones au Magal. En Italie, le nombre d’italiens d’origine devenus mourides est plus important car ils ont formé leur propres dahira, et ils déplorent parfois l’usage quasi-total du Wolof lors des rencontres, se sentant un peu exclus. De ce point de vue du travail reste à faire sur ce plan.
Et c’est, pour nous, le moment de saluer et de magnifier le travail pionnier, visionnaire et courageux de Serigne Mourtada Mbacké (RA). Ambassadeur infatigable de l’Islam, il a compris, avant tout le monde et mieux que tous, la dimension internationale du mouridisme. Il en a été aussi le principal porte-flambeau.
Aujourd’hui, cette œuvre est perpétuée par son fils Serigne Mame Mor et par Serigne Bassirou Abdoul Khadr à travers les évènements appelés "Waajal Magal". Ce sont des forums culturels qui prennent de plus en plus de l’ampleur et de la visibilité.

Le Magal comme période de retour au pays

Un autre aspect important du Magal est le phénomène de retour des mourides de la diaspora au Sénégal. Ce phénomène est tellement important que des vols spéciaux sont organisés aujourd’hui pour faire face à la demande. Des agences de voyage proposent des tarifs réduits pour rendre leurs billets attractifs car sachant que les mourides sont enclins à se rendre au Sénégal pour les besoins du magal. On raconte que pour certain vols les talibés commencent déjà à célébrer le Magal dans l’avion en lisant plusieurs fois le Coran, les Qassaids, distribuant du Café-Touba.
L’enquête mené ne m’a pas permis d’avoir des chiffres claire auprès de la police de l’aéroport pour savoir l’importance de l’augmentation des flux d’arrivés dûs au Magal. Mais la seule information clé qui m’a été donnée est que durant la période du Magal le nombre de visiteurs fait plus que doublé et que nombre croit d’année en année.

Une étude plus poussée serait très intéressante à mener dans l’avenir. Notamment pour savoir le nombre exact de non sénégalais qui viennent spécialement pour le Magal. Nous savons depuis les premiers magals, le nombre de mauritaniens est très important, ils sont visibles partout à Touba. De même que le nombre de gambiens avec les Dahiras mourides des Socés qui chantent le Cheikh dans leur belle langue. Mais comme je l’ai déjà dit une étude plus approfondie devrait être effectuée par un travail de recherche scientifique. On en revient encore à la nécessité pour la communauté de financer un centre de recherche pour toutes ces questions et d’autres.

Nous verrons dans le deuxième partie quelques idées pour mieux organiser cet aspect international du Magal.
Aspect diplomatique du Magal

C’est un aspect très important ! Ne serait que par la qualité et le nombre de la représentation diplomatique des pays au Magal. Selon Serigne Cheikhouna Mbacke ici présent, lui qui gère cet aspect dans le comté d’organisation du Magal, près de 100 pays sont maintenant représentés chaque année, dont une dizaine au plus haut niveau par leur ambassadeur.
De plus certains pays selon toujours Serigne Cheikhouna, comme la Mauritanie, la Gambie, le Maroc pour ne citer que ces pays, des envoyés spéciaux sont présents pour représenter leur gouvernement.

En outre depuis quelques années, le comité d’organisation par sa commission extérieure invite des sommités du Monde islamique. C’est ainsi que cette année, on peut citer parmi elles l'imam Mouhamed Abdoul Magib, président du Rassemblement des Musulmans d’Amérique du nord et imam de la grande mosquée de Washington, réputé proche de la Maison blanche, Dr Mohamed Bechari, président de la Fédération des Musulmans de France, Cheikh Hamdane ould Tah, président des Oulémas de Mauritanie, Cheikh Ali Kouti, président des Musulmans d'Inde, Dr Mohamed Sohaybou, moufti de Syrie, Pr Legre Yahya, président de la Coordination des Associations musulmanes de Côte d'Ivoire, Dr Abdoullah ould Souleymane, petit-fils du vénéré Cheikh Sidya Baba de la Mauritanie, Dr Mohamed al Soufi, ministre-conseiller à la Ligue arabe, entre autres.

Nous le savons tous, si Mandela est célébré lors de son décès par autant de chefs d’Etats et de personnalités, c’est essentiellement grâce à sa patience face la prison et sa capacité à la réconciliation et au pardon.
De ce point de vue, notre Cheikh n’a pas son égale dans le Monde. 32 ans de privation de liberté, et son célèbre « hafawtou hanil ahdaa-i touran…» ("J'ai pardonné à tous mesnnemis").
Et on peut se rappeler ce que Cheikh Mouhamadoul Bachir ibn Khadimou Rassol a rapporté dans minanil Baakhil Khadim, le fameux rapport de Lasselves :
« Ce Cheikh Bamba détient certes une puissance innée dont la raison ne parvient pas à saisir la source et expliquer la capacité de forcer la sympathie. La soumission des hommes à lui est extraordinaire et leur amour pour lui les lui rend inconditionnels…
…Il semble qu’il détienne une lumière prophétique et un secret divin semblable à ce que nous lisons dans l’histoire des Prophètes et leurs peuples…
Celui-là [le Cheikh] se distingue toutefois par une pureté de cœur, par une bonté, une grandeur d’âme et un amour du bien aussi bien pour l’ami que pour l’ennemi. Qualités dans lesquelles ses prédécesseurs l’auraient envié, quelque grande que fussent leurs vertus, leur piété et leur prestige…
Les plus injustes des hommes et les plus ignorants des réalités humaines sont ceux qui avaient porté contre lui de fausses accusations consistant à lui prêter l’ambition du pouvoir temporel.
Je sais que les Saints et les Prophètes qui ont mené une guerre sainte l’ont fait sans disposer de la moitié de la force dont dispose ce Cheikh… »

Ce texte en dit long sur Cheikh Ahmadou Bamba, le résistant pacifique, l’homme de paix. Celui qui a de l’amour du bien aussi bien pour l’ami que pour l’ennemi pour citer encore une fois Lasselves.

Aujourd’hui que le Monde islamique connait toute sorte de remous, de violence, des musulmans s’entretuent, s’allient parfois avec des ennemis de l’Islam pour combattre d’autres musulmans et que notre religion fait l’objet d’amalgame de toute sorte, assimilée par certains à du terrorisme, la philosophie islamique de Paix du Cheikh el Khadim mérite d’être mieux positionnée comme référence et recours pour régler les problèmes du Monde islamique, du Monde tout court. Le Magal qui autant de pays en un seul lieu peut jouer un rôle très important dans l’amélioration des relations entre les pays.
La médiatisation du Magal au plan international.

Pour en terminer avec notre premier point, la partie analyse de notre thème, je vais parler de l’aspect médiatisation du Magal. Beaucoup des plus grands médias du Monde couvrent maintenant le Magal. BBC, Al Jazeera, Tv5, pour ne citer que ces grands médias. On peut bien entendu se poser la question de savoir si leur couverture est toujours conforme au vrai message du Cheikh, mais cette couverture a le mérite d’exister et c’est à nous de mettre les conditions pour une exposition du mouridisme au monde conforme à la vraie nature de notre communauté. Nous n’avons pas besoin de propagande, seulement l’information vraie et juste. Il y a aussi les nouveaux médias (Internet, les réseaux sociaux comme facebook) qui porte une autre dimension à la couverture médiatique du Magal. La réflexion mérite également d’être menée sur ce terrain pour en tirer le meilleur bien.

Dans un second article nous allons traiter de l’étude prospective du Magal sur le plan international et diplomatique.


Cheikh Fatma Mbacke
"Sergne Moustapha Bassirou"
cheikhfatma@yahoo.com

Le Soleil Spécial Magal Décembre 2013

jeudi 19 décembre 2013

(Photos + Audio) L’exil de Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon, des images inédites des lieux, un reportage RFI


L’un des principaux évènements religieux au Sénégal aura eu lieu au mois de novembre 2016 , le Magal, le pèlerinage de la confrérie mouride dans la ville sainte de Touba. Un moment de fête et de recueillement pendant lequel les mourides se souviennent du départ en exil du fondateur de la confrérie Cheikh Ahmadou Bamba… C’était en 1895, Bamba était alors envoyé au Gabon par les Français, et à l’occasion du Magal de Touba, RFI vous propose un voyage sur les traces du chef religieux, entre mystique et histoire. Un voyage à suivre avec notre correspondant au Gabon, Yves Laurent Goma.
   
Source: Rfi.fr 

mercredi 18 décembre 2013

Magal de Touba Décembre 2013: Déjà 617 journalistes accrédités

La presse sera très présente pour cette édition 2013 du Grand Magal de Touba. En effet, selon Serigne Abdou Mbacké Darou Rahmane de la commission « Secrétariat », déjà 617 journalistes ont été accrédités. Parmi ceux-là il y a quelques étrangers venant de la Gambie notamment. Face à la presse, le chef religieux a déclaré que la commission prévoit au minimum 700 journalistes. Seulement une méthode, dit-il, sera adoptée pour la couverture de la cérémonie officielle. En effet, seuls 100 badges seront attribués à la presse, a-t-il  fait savoir. 

L'édition dernière, les journalistes étaient au nombre de cinq cents.  L’édition dernière avait vu la délégation de la Tchéchénie être la grande attraction du magal de Touba. Cette année, signale Serigne Cheikhouna Mbacké Ibn Serigne Bara Fallou, les Etats-Unis et la Mauritanie seront au premier rang des invités, au vu de la qualité des délégations envoyées et des relations exceptionnelles qui les lient à la ville sainte de Touba. Toutefois, mentionne le responsable de la commission « relations extérieures », 15 délégations sont attendues dont les premières arrivent aujourd’hui même. Le religieux de signaler, par ailleurs, la présence hautement significative des délégations des autres confréries du Sénégal. Serigne Cheikhouna Mbacké était face à la presse.

Magal de Touba 2013 : D'éminentes personnalités du monde à Touba

 
L'édition 2013 du grand Magal de Touba recevra des hôtes de marque venus de la Oummah islamique. Selon Ahmed Saloum Dieng, vice-président de la commission Communication du Magal, ces personnalités  viendront de l’Amérique, de l'Inde, de la France, de la Jordanie, de la Côte d'Ivoire, etc.

On peut citer parmi elles l'imam Mouhamed Abdoul Magib, président du Rassemblement des Musulmans d’Amérique du nord et imam de la grande mosquée de Washington, réputé proche de la Maison blanche, Dr Mohamed Bechari, président de la Fédération des Musulmans de France, Cheikh Hamdane ould Tah, président des Oulémas de Mauritanie, Cheikh Ali Kouti, président des Musulmans d'Inde, Dr Mohamed Sohaybou, moufti de Syrie, Pr Legre Yahya, président de la Coordination des Associations musulmanes de Côte d'Ivoire, Dr Abdoullah ould Souleymane, petit-fils du vénéré Cheikh Sidya Baba de la Mauritanie, Dr Mohamed al Soufi, ministre-conseiller à la Ligue arabe, entre autres.

Ces personnalités débarquent demain, jeudi 19 décembre 2013, à Dakar. Le vendredi matin, elles vont visiter la mosquée Masalikoul Jinaan de Dakar, avant de rejoindre la ville sainte de Touba où elles vont assister à la prière du vendredi. Le dimanche, ces personnalités vont participer à la table ronde organisée par le dahira des petits-fils de Serigne Touba, le Rawdou Rayahine, sur le thème : Violences dans le monde arabo-islamique, quels moyens pour les éviter ?. La table ronde se tiendra à la résidence Khadimoul Rassoul de Touba. Elles s'entretiendront ensuite en tête-à-tête avec le porte-parole du khalife, Serigne Bass Abdou Khadre  le dimanche, puis avec le khalife général des Mourides, Serigne SIdy Moukhtar Mbacké le lundi.

mardi 17 décembre 2013

(VIDÉO) Reportage RTS 1 sur les premiers disciples de Serigne TOUBA


(VIDÉO) Rencontre d’évaluation du Grand Magal de Touba le 13-12-2013 à la Résidence Cheikhoul Khadim de Touba

Discours de Serigne Bassirou Mbacké Abdoul Khadre, Président du Comité d’Organisation du Grand Magal de Touba, lors de la rencontre d' évaluation sur les besoins et préparatifs du plus grand évènement religieux du Sénégal qui sera célébré le 22 décembre 2013.

(VIDÉOS) Archives Magal Touba 1980

Archives Magal Touba 1980 sous le khalifat de Serigne Abdoul Ahad Mbacké, troisième khalife général des Mourides

lundi 16 décembre 2013

Couverture du Magal de Touba: La Gambie envoie la télévision et la radio nationales


La GRTS qui regroupe la télévision et la radio nationale de la Gambie sera, pour la première fois, à Touba pour couvrir le Magal. C’est le Chef de l’Etat qui en a décidé ainsi par injonction écrite à la direction de l’organe national. Yayah Jammeh s’est employé, en effet, de sorte que les médias d’Etat dépêchent des équipes dans la ville sainte de Touba. 
Cette couverture médiatique permettra de «  renforcer les coopérations bilatérales entre les deux pays que sont le Sénégal et la Gambie qui sont une même famille » mais aussi «  permettra à lapopulation gambienne de découvrir l’immense héritage de Cheikh Ahmadou Bamba ».  II faut noter que pour les éditions précédentes, des organes privés faisaient le déplacement mais envoyaient des équipes réduites.

mercredi 11 décembre 2013

En prélude au Magal: Une caravane sur les traces de Cheikh Ahmadou Bamba


 
Le culte exclusif que Cheikh Ahmadou Bamba a rendu a son seigneur porte une empreinte indélébile dans plusieurs localités du pays. Tantôt c’est l’amour de son prochain qui en est la cause, tantôt c’est les échanges sur des traités ésotériques qui motivent son déplacement. Il faudra retenir qu’à chaque étape de la caravane lancée vendredi, des témoignages verbaux et matériels exhument et confirment le caractère multidimensionnel du fondateur du mouridisme.


Partie de Touba vendredi dernier avec les bénédictions du khalife général des mourides transmises par Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, la caravane, conduite par Serigne Modou Mbacké Sy, marche sur les traces de Khadim Rassoul. Deux étapes d’une importance capitale ont à ce jour suscité joies et émotions à Ndiagne dans le Ndiambour et à Gaé dans le Walo.  Des visites de courtoisie ont de temps à autres permis aux caravaniers de découvrir des témoins et des reliques qui, aujourd’hui, font référence à la grandeur de l’homme. La ville de Podor dans le Fouta a accueilli la délégation conduite par Serigne Modou Mbacké Sy et comprenant Serigne Khaly Diakhaté, Serigne Fallou Sy, entre autres personnalités de la communauté mouride. 

Arrivée à Ndiagne, tout juste après la prière du vendredi, la délégation a reçu un accueil chaleureux des populations, sous la conduite du khalife de la famille de Mame Ndiaga Fatim Diagne, éminent érudit fondateur de la localité. Rassemblée dans un espace réservé aux rencontres du genre, à la devanture de la mosquée, l’assistance multicolore a religieusement écouté les différentes déclarations. Les orateurs très inspirés sont revenus largement sur les rapports entre cette localité et Cheikh Ahmadou Bamba.


La commune de Ndiagne situé à 32 km de Louga est liée à Khadim Rassoul par un cordon ombilical physique, spirituel et ésotérique de l’avis Serigne Amar Diagne, actuel khalife de la localité. Retraçant l’histoire, il révèle qu’a la période située entre 1875 et 1880, le Cheikh, lors de son séjour à Patar, distant de 5 km de Ndiagne, aimait venir dans cette localité il a effectué la prière du vendredi et échanger avec le Cherif Mouhamadou Yadaly qui y résidait. Aujourd’hui le village de Ndiagne abrite des mausolées dont ceux de Serigne Mbacké Anta , Serigne Abdoulahi, Sokhna Faty Diarra,  respectivement frère, fils et sœur de Cheikhoul Khadim, mais aussi celui de Cherif Mouhamadou Yadaly dont un des enfants du Cheikh portait le nom.

Une visite dans ces mausolées a été faite et des prières ont été dites pour le repos de l’âme des disparus. Ndiagne est un important bastion religieux, aujourd’hui fortement attaché au mouridisme et Cheikh Ahmadou Bamba le portait dans son cœur à cause de son éloignement des mondanités et l’aspiration de ses habitants à la proximité divine.

Il était 14h15mn quand la caravane quitta ce village, laissant derrière elle des populations ravies et honorées.


Source: lesoleil.sn

mardi 10 décembre 2013

Ravitaillement en eau de la ville de Touba pour le Magal: Serigne Cheikh Aliou Mbacké prévient : « il y aura pénurie ! »


«Que personne ne dise que je n’ai pas élevé la voix à temps ! Il y aura pénurie d’eau pour ce Magal ci. Je l’ai déjà dit et je le répète encore une fois… ».


Ce cri du cœur est celui Serigne Cheikh Aliou Mbacké, le patron de Maou Rahmati qui s’est voulu clair et sans ambages dans son discours, précis dans ses propos.


Choisie par le Khalife Général des Mourides pour gérer la délicate question de l’eau à Touba, le marabout Mbacké-Mbacké accuse une mauvaise volonté de certaines personnes tapis dans l’ombre et qui ne font que saboter les initiatives prises  et minimiser les injonctions faites.
« Nous sommes entre le marteau de certaines personnes et l’enclume de l’État » laisse entendre le chef religieux. Pourtant, dit-il, les autorités ont été saisies sur cette velléité de pénurie d’eau par l’entremise d’une lettre qui leur a été adressée.
« Cela fait deux mois que j’ai écrit une lettre aux autorités de l’État pour leur dire qu’à défaut de 3 forages supplémentaires, il y aura une pénurie d’eau  sans précédent et je l’ai dit au Khalife Général des Mourides pour qu’il sache que je me suis acquitté de ma tâche, mais hélas ».
Pour Serigne Cheikh Aliou Mbacké, le problème ne sera jamais dépassé tant que des mesures  urgentes et efficaces ne sont pas prises et le réel besoin en eau quantifié. « Nous n’avons pas encore quantifié le besoin en eau pour Touba. Je l’ai dit et je le répète. Il n’y a jamais eu de recensement fiable pour savoir le nombre d’habitants à Touba. Certains disent que la population environne les 2 millions d’âmes, d’autres avancent plusieurs autres chiffres. Le pèlerinage à la Mecque est contingenté. Ce qui n’est pas le cas  pour Touba ».

Serigne Cheikh Aliou Mbacké de déplorer, pour terminer,  les coups bas dont est victime la structure qu’il dirige.  « Nous n’avons aucun budget et pourtant nous avons réalisé 68 kilomètres de ligne dans le réseau hydraulique. Depuis 2006, nous avons dépensé  plus de 1 milliard 200 millions FCFA sans que quelqu’un ne soit jamais venu nous féliciter. Pourtant chaque jour que Dieu fait, nous sommes victimes de sabotages ». Le patron de Maou Rahmati remerciera le Khalife pour son soutien indéfectible...

Source: Toubainfotv.com

(VIDÉO) Carrefour Culturel Magal Touba Décembre 2013: Discours Sidy Lamine Niasse

lundi 9 décembre 2013

Magal de Touba, un pèlerinage qui fait courir tout un pays


La célébration annuelle du Grand Magal (hommage en langue wolof) de Touba (200 km centre) ne dure pas plus d’un jour, mais l’évènement polarise des milliers de personnes pendant au moins six jours, ce qui transforme la ville religieuse en métropole ayant un impact socio-économique considérable. 

Ce grand pèlerinage marque le départ, en 1895, du fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, en exil au Gabon où il resta sept ans. A l’approche de cet événement, tous les chemins mènent à Touba. Gouvernement, entreprises, commerce et même une bonne partie de la diaspora sénégalaise convergent vers la ville religieuse. Au début, chacun des disciples de Cheikh Ahmadou Bamba fêtait chez lui ce jour historique, soit en immolant un mouton ou en préparant des repas spéciaux. Mais le phénomène a commencé à prendre plus d’ampleur depuis que la communauté mouride a commencé à se réunir pour célébrer le Magal. Des sites Internet dédiés au mouridisme renseignent que c’est Mouhamadou Fadilou Mbacké, deuxième khalife de la confrérie (de 1945 à 1968), qui a initié la célébration du Grand Magal de Touba telle qu’il est connu aujourd’hui.

Ces mêmes sources informent que ce fils de Bamba a demandé aux talibés (disciples) de se rendre chaque année, le 18 mois du mois musulman de Safar, à Touba pour célébrer ce jour au lieu de le faire d’une manière séparée. L’événement a ainsi pris de l’ampleur, amenant les talibés à rivaliser d’ardeur pour répondre aux vœux du khalife, le chef spirituel de la confrérie. Au fil des ans, le nombre de pèlerins devient de plus en plus difficile à gérer, nécessitant une attention particulière des autorités publiques. Le gouvernement, à travers ses démembrements (ministères et entreprises publiques), mobilise des moyens importants pour permettre que ce regroupement humain se déroule dans les conditions minimales d’hygiène et de sécurité. Pour cette année, des travaux d’infrastructures ont été effectués en prélude du Magal pour faciliter la circulation des personnes et des biens. Le gouvernement est suivi dans cette cadence par les grandes entreprises d’électricité, de téléphonie, de transfert d’argent, d’agro-alimentaire, des banques, notamment.

Ces dernières sont obligées de poursuivre la démarche de fidélisation destinée à leur clientèle en essayant de les accompagner et continuer à leur offrir un service de qualité. Cette bousculade des entreprises en période de Magal a donné une idée aux promoteurs locaux. Car en un temps record, les services se sont développés avec la prolifération de cybercafés, de même que l’installation de banques et structures de transfert d’argent. Un responsable de banque établie à Touba, rencontré lors de l’une des éditions passées, confiait que la semaine de l’événement est la période qui enregistre le plus de flux en matière de transfert d’argent. Selon lui, « c’est des sommes importantes que les ressortissants de la zone qui sont établis à l’extérieur envoient à leur famille pour les préparatifs de l’événement ». Il a expliqué qu’une partie de l’argent envoyé est généralement destinée au marabout et le reste devait servir à acheter des condiments et autres matériels pour l’accueil, l’hébergement et la restauration des parents et amis accueillis dans la maison pendant la période du Magal. L’événement draine ainsi une activité économique considérable, tant au niveau macro que micro.

A l’image d’une usine de production d’eau traitée et conditionnée dans des sachets. L’un des gérants de ces entreprises indique que l’approche de l’évènement nécessite un dispositif spécial pour faire face à l’accroissement des commandes. Il a confié que « le chiffre d’affaire est presque multiplié par quatre en période de Magal et le volume de travail doublé ». Le mythique marché Ocass de Touba voit le nombre de ses cantines et marchandises augmenter en flèche, étendant ses tentacules jusqu’aux alentours de la Grande moquée de Touba et proposant des marchandises dont les prix défient toute concurrence. Avec le Magal, l’activité économique de Dakar prend un répit en faveur de la ville religieuse qui accueille tous les marchands ambulants, surtout aux alentours du quartier Touba mosquée, rendez-vous de milliers de pèlerins qui font des emplettes après avoir visité le mausolée du fondateur du Mouridisme.


Source: jeuneafrique.com

dimanche 8 décembre 2013

MAGAL DE TOUBA – LE COMITE D’ORGANISATION MARCHE SUR LES PAS DE BAMBA.

C’est parti pour dix jours de visites et de rencontres entre journalistes et les populations du nord pour mieux vulgariser la philosophie du Cheikh. Une caravane qui constitue une étape d’un programme d’activités que la commission culture et communication a inscrit dans son plan d’action dans le cadre du Grand Magal de Touba.
 
La deuxième partie de la caravane itinérante «sur les traces de Bamba», une innovation dans la programme du Magal de Touba,  initiée par la commission culture et communication a pris départ hier sous la houlette de Serigne Modou Mbacké Sy, devant la mosquée de Darou Khoudoss. Un lieu plein de symbole et déterminant dans l’exil du fondateur du mouridisme. «C’est ici que le Cheikh avait signé le pacte de son exil avec le Seigneur durant sa période de retraite spirituelle. Un site plein d’histoire où le Magal de Touba a pris date», raconte Serigne Modou. 

Cette première étape d’une vaste tournée qui mènera une équipe de journalistes, conférenciers et religieux d’abord à Saint-Louis puis vers plusieurs autres localités et sites où Cheikh Ahmadou Bamba avait eu à séjourner, constitue selon Serigne Modou Mbacké Sy un pan important dans la célébration du Grand Magal de Touba. «Cette initiative inspirée de «ASSIROU», un panégyrique que Bamba avait écrit durant son périple, entre Mbacké Barry et Saint-Louis a toute sa signification dans le Grand Magal de Touba», fera remarquer le guide de la caravane. 

En ce sens, il a exhorté les participants à cette caravane à être très sincères dans leurs démarches, gage selon lui, d’une sanction positive au terme de leur découverte et rencontre. Serigne Modou Mbacké Sy qui a en outre remercié la commission communication culture à travers son coordonnateur, Cheikh Abdou Mbacké Gaïndé Fatma pour son ingéniosité dans les idées novatrices, invite toutes les populations qui accueilleront la caravane à en tirer profit. Il s’agira, dit-il, pour chaque étape de la tournée de conscientiser les musulmans sur les dispositions pratiques à adopter pour un bon séjour durant le Magal à Touba. 

Il s’agira aussi  d’exhorter les fidèles à un respect scrupuleux des enseignements de l’Islam pour la bonne pratique de cette religion. Serigne Modou Mbacké Sy a enfin rendu un vibrant hommage à l’actuel khalife général des mourides pour son sens élevé de servir loyalement Cheikh Ahmadou Bamba. Disposition qu’il a traduite selon lui, à travers ses multiples actions en faveur du Grand Magal de Touba et de la communauté mouride toute entière. A noter dans la même perspective des préparatifs du Grand Magl de Touba prévu cette année, le 22 décembre 2013, une série de panels sur la vie du Cheikh sera organisée à l’esplanade de la Moquée Massalikoul Djinan de Dakar du 07 au 11 décembre 2013.

Abdoulaye Bamba SALL

La caravane du Magal visite les villes natales d’El Hadj Malick et d’Oumar Foutiyou Tall

Après avoir sillonné le Baol et le Ndiambour l’année dernière, la caravane du Magal est dans le Fouta. Partie de Touba vendredi après les prières de Serigne Bass Abdou Khadre, la délégation conduite par Serigne Modou Mbacké Sy et Serigne Fallou Gallass Sylla est d’abord passée par Ndiagne. Ndiagne qui a accueilli pendant 5 ans durant Cheikh Ahmadou Bamba alors qu’il était à la quête du savoir.

En effet, selon Serigne Fallou Gallass Sylla, de 1875 à 1880, le fondateur du mouridisme, en séjour à Keur Amadou Yalla, lieu de naissance de Lat Dior Diop, y venait tous les vendredis pour honorer les prières du tisbaar. D’ailleurs dans ces terres ont été inhumés Serigne Mbacké Anta et Sokhna Faty respectivement aîné et fille cadette de Mame Mor Anta Saly Mbacké.

De Ndiagne, la caravane s’est ébranlée ensuite vers Saint-Louis. Ici, l’attraction a été le bureau du Gouverneur. Ce bureau est inscrit indélébilement dans l’histoire religieuse du Sénégal pour avoir vu Cheikh Ahmadou Bamba effectuer deux « rakas » au grand dam du colonisateur français. La visite s’est faite sous la supervision du préfet de la région du fleuve et de Serigne Ahmed Fall de la commission des 2 Rakas de Saint-Louis. C’est tard dans la nuit que Richard-Toll devait accueillir cette délégation. De toutes les étapes, celle de Richard Toll a été la plus vivante avec un accueil populaire hors norme fait sous la houlette du maire local, Khalifa Ababacar Ndao et du député Modou Mammoune Diop. Serigne Khaly Diakhaté y effectuera une conférence sur les excellentes relations qui unissent l’ensemble des confréries du Sénégal.

Ce samedi, C’est Alwar et Ngaya, villes natales respectives  de El Hadj Omar Foutiyou Tall et de El Hadj Malick Sy qui vont recevoir Serigne Modou Mbacké Sy et suite. Ces deux étapes sont, selon les convoyeurs, les deux principales attractions de cette édition. Cela entre dans le cadre du raffermissement des relations entre les Tidianes et les Mourides et l’occasion sera saisie pour revenir sur les liens de parentés qui unissent ces érudits de l’Islam.

Source: seneweb.com

samedi 7 décembre 2013

Carrefour Culturel Magal Touba 1435 H / 2013: Discours S. Bassirou Mbacké Abdoul Khadre

Carrefour culturel du Magal 2013: S. Abdoul Ahad Gaïndé Fatma exhorte les disciples à mieux s’approprier l’immense héritage du Cheikh Ahmadou Bamba

Le carrefour culturel en prélude au grand Magal de Touba continue de battre son plein. Bon nombre de disciples mourides et de personnes qui ne partagent même pas cette voie continue d’affluer vers la grande Mosquée Massalikoul Jinan. Le Président de la commission de communication du Magal a impressionné plus d’un mouride lors de sa communication.
Conscient des agressions multiformes qui assaillent l’Islam et surtout la Mouridya, Cheikh Abdoulahad Gaïndé Fatma a invité les adeptes de la confrérie à mieux s’approprier du riche et immense héritage de Bamba : « Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul est plus qu’un don du ciel. Son œuvre si colossal traversera les siècles pour se mouvoir avec l’éternité. Pour éviter de s’être cuirassé par les coups des injustices et autres crises accablant l’humanité, j’invite tous les talibés mourides à s’abreuver davantage du legs du Fondateur du Mouridisme », a dit ce petit fils du premier Khalife de Bamba. 

Source: dakaractu.com

Appel Magal Touba Décembre 2013 par Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké

Traduction française de l'Appel du Khalife Général des Mourides pour la célébration du Magal de Touba le 22 décembre 2013

En ce premier jour de safar marquant le début des préparatifs de l’évènement, le khalife général des mourides s’est adressé aux fidèles. Il les invite à venir à Touba communier et partager les grâces du Tout-Puissant.

Dans sa déclaration, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké a rappelé le sens du Magal qui vise à se remémorer, à travers ce jour, le 18 Safar (22 décembre). Il a expliqué le retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké et les différentes étapes par où il est passé avant qu’il ne fonde sa première cité, Darou Salam. Le khalife général des Mourides a appelé tous les musulmans en général et les mourides en particulier à venir l’assister dans l’action de grâce qu’il rend au seigneur, car sa seule personne ne suffit pas pour rendre grâce au seigneur de manière satisfaisante et au Cheikh.

A l’endroit de tous les disciples, le khalife général dira : « Faites en sorte que ce jour du 18 safar soit un jour de bonheur et que chaque autorité ou père de famille égaie sa progéniture. Festoyez en ce jour d’action de grâce et qu’il soit matérialisé par l’abattage du simple coq au chameau, pour m’aider à rendre grâce ». Dans cet appel, aucun musulman n’est exclu. Avec l’avènement de Serigne Mouhamadou Fallilou, sa magnanimité et sa volonté de pourvoir tout le monde en grâce, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké a invité tout le monde à venir célébrer l’évènement à Touba, d’abord pour plus d’unité, de communion et de ferveur au sein de la communauté.

Pour cette année, le khalife général des Mourides a demandé  à tous les « daaras » de lire trois fois le saint Coran d’abord en l’honneur du prophète, ensuite en l’honneur de Serigne Touba et enfin un tout dernier pour tous les talibés et les mourides. Revenant sur les chantiers en cours à Touba, le khalife général a déclaré qu’en ce qui concerne les travaux de la grande mosquée et de la mosquée Massalikoul Jinan de Dakar, dans l’exécution de ces œuvres, tout ce qui a été collecté a été comptabilisé dans le cadre des travaux.

« Le niveau où nous en sommes est visible, mais je vous demande de redoubler d’effort à nouveau. Car notre ambition est de marcher sur les traces du Cheikh et réaliser les projets qu’il y avait envisagés. Et nous le ferons avec tout le monde sans exclusion, avec les musulmans de tous bords. Ceci nous permettra d’atteindre nos objectifs et la réalisation de tous nos vœux », a dit Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké.

vendredi 6 décembre 2013

Les sept dimensions du MAGAL de TOUBA

 
Le Magal de Touba possède un caractère multidimensionnel qui permet de mettre en évidence ce que la communauté mouride est prête à faire, voir même à  sacrifier, pour un bon déroulement de l’évènement.

1. La DIMENSION SPIRITUELLE

Dans la compréhension des pèlerins, Le Magal de Touba accroît les valeurs spirituelles, sociales, et culturelles des mourides. Les résultats issus des enquêtes sur les ménages à Touba et les dahiras, montrent clairement que pour 81% des individus enquêtés, l’un des déterminants fondamentaux de la célébration du Magal, est d’abord et avant tout, la confirmation de l’appartenance à la communauté mouride qui possède un sens très élevé du « Ndiguel ».  

En effet, le Magal est avant tout, une recommandation du Fondateur du Mouridisme  qui dit en ces termes : « Quant aux bienfaits que Dieu m’a accordés, ma seule et souveraine gratitude ne les couvre plus; par conséquent, j’invite toute personne que mon bonheur personnel réjouirait à s’unir à moi dans la reconnaissance à Dieu, dans la mesure de ses possibilités en sacrifiant des espèces allant de la poule au chameau, chaque fois que l’anniversaire de mon départ en exil le trouvera sur terre».  Ce message paraît bien entendu et suivi par les ménages mourides et dahiras et expliquerait en quelque sorte la dimension festive du Magal. Comme l’a dit le Cheikh, tout peut être sacrifié pour rendre grâce au Seigneur, allant de la poule au chameau.

Partout, le discours reste le même, qu’ils soient membres des ménages ou de dahiras, ils  ressentent tous un immense sentiment de joie, de plaisir et d’amour lors du Magal. De même, ils ressentent une certaine satisfaction d’action bien faite à l’égard de leur Seigneur. En célébrant le Magal, certaines personnes ont le sentiment d’accomplir une mission. Le Magal est en effet considéré comme une victoire de l’islam et de l’Homme noir : « C’est un jour de victoire pour l’islam. Je ressens beaucoup de plaisir et de fierté à y participer…..Je suis d’avantage réconforté dans ma position quand je vois que mes enfants qui ont les mêmes sentiments à aller à Touba pour magnifier le jour de  victoire de l’homme noir».  

L’avènement du Magal inspire beaucoup de valeurs islamiques  et de comportements: l’amour entre les différentes confréries, le partage, la paix, la solidarité, l’entre-aide, le respect mutuel, le pardon, la bonté, la propreté, la piété, la persévérance, la récitation du coran, des Khassaides, les causeries sur le Prophète, sur les hommes pieux,  la dévotion envers Dieu, la « sunna » du prophète, l’union des musulmans, le rappel du droit chemin, la confiance en soi…..

Le Magal rappelle également des évènements partagés par toute la communauté musulmane dont le plus important est le pèlerinage à la Mecque qui a été cité par plusieurs enquêtés. En effet, à Touba tout comme à la Mecque, les pèlerins sont au même pied d’égalité, ils s’efforcent à être pur et le plus proche de leur seigneur à travers les prières et la lecture du Coran. Il y a aussi le Ramadan, car après la privation et l’abstinence, le fidèle est autorisé, en fin de journée, à rompre son jeûne et bénéficie ainsi des faveurs de son Seigneur.
Le Magal rappelle aussi les évènements victorieux de la religion qui exaltent la Gloire Divine telles que la Tabaski, la naissance du prophète, le retour du prophète à la Mecque, l’arrivée du prophète à Médine, l’entrée de Seydina Oumar dans la religion musulmane et la guerre de Badr.
A l’arrivée, il y a un sentiment de satisfaction, d’élévation et de purification spirituelle : « je me sens comme quelqu’un qui est à la Mecque, qui a une satisfaction intérieure et qui a reçu des bénédictions de la part d’Allah et du Cheikh ». Et la transformation est manifeste : « Je ne peux même pas l’expliquer, dés mon entrée à Touba je deviens comme une personne qui est sous l’emprise d’une force innée ». Cela peut aussi expliquer le sentiment d’ouverture spirituelle ressenti par certaines personnes lors du Magal. Pour les mystiques, le trajet vers la ville sainte constitue véritablement un voyage vers l'unité divine, la voie soufie elle-même.

En célébrant le Magal, certaines personnes ont le sentiment d’accomplir une mission, d’où la nécessité de venir à Touba pour renouveler sa foi et son appartenance à la communauté de Cheikh Ahmadou Bamba. « Le grand Magal est le jour de Cheikh Ahmadou Bamba, il est aussi le plus beau jour des mourides. Il marque la victoire de la vérité prônée par le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba sur l’homme blanc. Pour moi il représente la fête, la joie, c’est le jour le plus important de ma vie plus que la Tabaski, la Korité ou la Tamkhariit. Ce jour est sans égal. Le Tout puissant a demandé au Cheikh de choisir un jour pour le remercier, de ses œuvres et le Cheikh de choisir le jour le plus difficile, le plus dur, le jour où il a été pris en otage par l’homme blanc, partant de là, et tant qu’il me restera un souffle de vie, je reviendrai à chaque édition », disait une personne interrogée.

Pour la plupart des ménages et des dahiras enquêtés, le Magal doit aussi être un jour d’introspection spirituelle pour chaque mouride. Faire le point sur sa qualité de talibé, s’interroger sur ce qui doit être le comportement d’un  bon mouride, sur son engagement dans les recommandations du Cheikh, sur ses actions en faveur de l’islam, etc.… 

2. La DIMENSION FESTIVE (« BERNDÈÈL ») ET SOCIALE

Le Magal, c’est aussi la dimension festive avec le  « Berndèèl ».  La qualité et la quantité des aliments et collations doivent permettre à chacun de sentir que le Magal, c’est la meilleure fête qui puisse exister. Donner à manger est un acte fortement recommandé par l’Islam. Et sur ce plan, il faut  reconnaître que les ménages à Touba et les Dahiras ont toujours fourni des efforts immenses pour la réussite de cette journée. Dans presque toutes les familles ainsi qu’au sein des Dahiras, des moutons, des bœufs et même des chameaux sont immolés pour l’occasion. Une quantité astronomique de boissons, de gâteaux et de toutes sortes de mets est offerte aux pèlerins à Touba durant le Magal. Certains talibés reviennent même de Touba chargés de produits alimentaires qu’ils offrent aux gens qui n’ont pas pu se rendre au Magal.

Le jour du Magal, tout y passe pour une participation satisfaisante comme le dit ce jeune homme lors des entretiens : « Je cuisine avec les femmes, je participe à tous les travaux domestiques à côté de mes frères, sœurs amis et enfants, et cela avec énormément de fierté et de plaisir… ».

Au demeurant, la disponibilité de la nourriture pour tous, pendant et après le Magal a Touba, participent d’une certaine façon a la réduction de la faim et de la pauvreté au Sénégal, au moins durant cette période. Plusieurs villageois affluent ainsi à Touba, avec pour objectif de tirer profit de ses opportunités en termes d’accès à l’alimentation, à l’eau potable, aux revenus et aux autres facteurs de qualité de vie, dont les services de santé grâce aux campagnes de soins gratuits.
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3. La DIMENSION ÉCONOMIQUE

Chaque année, ce sont plus de trois millions de musulmans venus de tous le Sénégal et du monde entier, ou demeurant  à Touba et dans ses environs, de toutes conditions et de tous âges qui viennent répondre à l’appel du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba. 

Touba la Sainte, pendant la période du Magal, c'est également le point culminant du business au Sénégal. En l’espace de quelque jours, la ville devient un carrefour commercial pour troquer, acheter, vendre. Avec le Magal, l’activité économique de Dakar prend un répit en faveur de la ville religieuse qui accueille tous les marchands ambulants, surtout aux alentours du quartier Touba mosquée, rendez-vous de milliers de pèlerins qui font des emplettes après avoir visité le mausolée du fondateur du Mouridisme. Bien entendu, le site est placé sous haute surveillance. Devant son étale au marché Ocass de Touba, un commerçant déclare : « Ce qui est fabuleux, c'est que c'est un gros business qui est fait avec un grand respect du religieux ».

Les commerçants et vendeurs à la sauvette viennent de partout, surtout des régions de Dakar, Kaolack, Diourbel et Thiès, mais aussi des pays limitrophes comme la Guinée, la Gambie et la Mauritanie, pour écouler leurs marchandises et faire des affaires. Le chiffre d’affaire est plus que doublé en période de Magal, ainsi que le volume de travail.

Pour la plupart des entreprises, il est également nécessaire, à l’approche de l’événement, de mettre en place un dispositif spécial pour faire face à l’accroissement des commandes. Les entreprises de téléphonie, de transfert d’argent, d’agro-alimentaire, des banques sont obligées de poursuivre la démarche de fidélisation destinée à leur clientèle en essayant de les accompagner et de continuer à leur offrir un service de qualité.

4. La DIMENSION INFRASTRUCTURELLE

Le développement de la Ville et l’organisation du Magal de Touba sont deux faces d’une même médaille.  Le grand nombre de pèlerins pousse en effet l’Etat du Sénégal, à travers ses démembrements (ministères et entreprises publiques), à mobiliser d’importants moyens pour permettre que ce regroupement humain se déroule dans les meilleures conditions d’hygiène, de sécurité et d’accès aux services sociaux de base. Le Grand Khalife de Touba, appuyé par les Dahiras mourides,  en fait également de même.

Ainsi, à l’occasion de chaque édition, des travaux  sont effectués en prélude du Magal pour faciliter la circulation des personnes et des biens, la distribution de l’eau et de l’électricité, la couverture médicale, etc.

C’est ainsi qu’un programme de modernisation de  la ville sainte de Touba a été récemment lancé. Au total, c’est une somme de 100 milliards de francs Cfa que l’Etat a décidé d’injecter à Touba dans des travaux relatifs à la voirie, à l'assainissement et à l'hydraulique. En ce qui concerne ces travaux de modernisation, 115 km de routes avec revêtement en enrobés seront réalisés. Un réservoir de 6000 m3 et un château d'eau de 1000 m3 sont aussi en cours d'exécution pour l'approvisionnement en eau potable.

Il est également prévu, des travaux de drainage et d'évacuation des eaux pluviales et des eaux usées. L'électrification ne sera pas en reste avec 75 km de câbles, en plus de postes de 30 KV qui y sont prévus.

Au-delà de l’effort de l’Etat dans le processus de modernisation de la ville de Touba, les talibés mourides se distinguent également à travers leur capacité de mobilisation des fonds afin d’améliorer d’années en années les conditions d’accueil et d’hébergement des pèlerins.

Tout ceci accélère le développement des infrastructures à Touba et en fait progressivement une ville dotée des commodités nécessaires au bon déroulement du Magal.

5. La DIMENSION SOCIO-CULTURELLE
Autre dimension fondamentale du Magal de Touba, l’aspect socio-culturel. Pour les ménages mourides et les dahiras enquêtés, le Magal offre à  beaucoup de mourides l’occasion unique de se retrouver. Beaucoup de personnes profitent du Magal pour organiser leur  rencontre annuelle de famille. L’événement est donc un important facteur de renforcement de liens familiaux pour des gens de plus en plus dispersés au Sénégal et dans le monde. Mais tout au bout il y a comme le dit ce membre de dahira une remise en cause de soi : « on se demande si on s’est suffisamment investi dans la préparation du Magal, aussi bien physiquement que financièrement ». Cela explique certainement le désir de toujours faire plus.

Le Magal est un moment de retrouvailles et de renforcement des valeurs culturelles telles que le partage, la revivification des liens de parenté, d’amitié, la communion, l’humilité, le sens du pardon, le don de soi et la fidélité à l’image des « baye fall », le  respect des anciens, l’union face à Dieu, la mise en pratique sans exclusion de la Téranga, la mise en exergue de la culture mouride, à travers l’habillement, la littérature et la poésie (les Wolofals).

Pour la plupart des ménages et dahiras enquêtés, c’est le lieu de magnifier le rôle important que le Magal joue dans le brassage ethnique entre les musulmans. Contrairement à beaucoup d’autres pays africains, le Sénégal a toujours su se préserver des conflits ethniques, cela grâce, en partie, à de tels évènements qui regroupent des millions de personnes d’ethnies, de races, de conditions sociales différentes pour un même but : rendre grâce à Dieu et célébrer l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba.

Il en est de même pour ce qui est du renforcement de la paix et de l’harmonie entre les confréries islamiques du pays. Beaucoup de mourides aiment en effet inviter leurs amis et collègues des autres confréries (Tidianes, Khadres, Layénes, etc…) à se joindre à eux dans la célébration du Magal.

En outre,  le Magal peut servir de plateforme pour prôner la paix, l’unité et la tolérance dans le pays à travers les prêches et les recommandations du Cheikh et de son khalife général. En effet, Touba, lors du Magal devient un point de convergence des différentes confréries, des partis politiques, et des différentes ethnies que comptent le Sénégal. C’est alors l’occasion de défendre l’intérêt national par la promotion du dialogue, de l’entraide et l’union des cœurs à travers les enseignements du Cheikh : « Si chacun regardait son prochain à travers l’image du Cheikh, alors tout le monde s’aimerait et se respecterait»
Sous cet angle, on peut dire que le Magal est « un facteur de régulation sociale » qui renforce la solidarité et la paix entre différentes couches de la société.

D’un point de vue ésotérique, « les prières que l’on y effectue, la lecture du Saint coran durant la journée et toute la nuit participent à rendre le pays plus stable et assurent le bien être à tous…Aujourd’hui malgré les difficultés de la vie, il y a quelque chose qui n’existe qu’au Sénégal c’est la paix et cela nous le devons à l’œuvre de Cheikh Ahmadou. C’est grâce à lui que la paix règne dans ce pays ».

6. La DIMENSION ÉDUCATIVE
Le Magal possède aussi une dimension éducative. Le Comité d’organisation et les Dahiras organisent en effet de grandes animations culturelle avant, pendant et après le Magal, avec des conférences, des débats, des séminaires, des expositions, des chants religieux, à Touba, à Dakar, dans les autres régions du pays et dans le monde, dans les médias, sur Internet, et dans les universités.  Tout ceci contribue à l’éducation des talibés et leur permet de mieux s’imprégner des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba.

  7. La DIMENSION INTERNATIONALE ET DIPLOMATIQUE

Il faut aussi noter le caractère international et diplomatique du Magal, par la présence à Touba de nombreuses délégations de pays étrangers, représentés en général par leurs ambassadeurs. Certains pays frontaliers du Sénégal comme la Gambie et la Mauritanie sont représentés à la fois par des officiels, par des Oulémas et par plusieurs milliers de pèlerins. Nul doute que Le Magal constitue un évènement qui contribue au succès de la politique diplomatique du Sénégal. Autre facteur très important de l’événement, des occidentaux, de plus en plus nombreux, se retrouvent à Touba lors du Magal. Si certains ne viennent que par curiosité, d’autres par contre sont là par conviction religieuse et attachement aux enseignements du Cheikh Ahmadou Bamba.

Le Magal contribue ainsi à la vulgarisation des œuvres de Cheikh Ahmadou Bamba. En effet le Magal est un évènement universel. Des gens viennent de partout dans le monde pour le célébrer. L’affluence des médias vers la ville sainte le confirme. D’autres éléments vulgarisateurs concernent les conférences, les causeries, et les expositions sur la vie du Cheikh en général.

C’est à travers l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba que le Magal a cette dimension mondiale. En effet « son courage et son pacifisme ont ému tous les musulmans et même ceux qui ne le sont pas. Il s’est sacrifié pour le triomphe de la vérité. Il était harcelé et pourtant il restait un homme fidèle à ses principes en recommandant : le travail de la terre, l’apprentissage du saint coran et des « khassaïdes », le refus de l’aliénation et le respect des « ndiguel.

Souce:  Monographie Sur L’Impact Socio-Economique Du Grand Magal De Touba Au Sénégal)

jeudi 5 décembre 2013

Le Sens du Grand Magal de TOUBA selon Serigne Moussa KA

LE SENS DU GRAND MAGAL DE TOUBA:  Vers extraits de « Jazâ u Sakóor u géej gi », le Cycle de l’Océan (l’Exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba), écrit par Serigne Moussa KA

 " Écoute moi, je vais te dire le sens du Magal
Tu sauras l’importance que Cheikh Bamba accorde à son départ pour l’Exil

Ces évènements se sont déroulés en 1313 de l’Hégire, (1895 du calendrier grégorien)
C’est l’année de la naissance de Sérigne Bassirou – La Joie

Il a dit que les faveurs accordées à Kalima (le Prophète Moise), « à son temps »,
Chez lui, ainsi qu’à Ibrahima (le Prophète Abraham), d’où découle

L’ordre divin de célébrer la Tabaski (Fête musulmane de l’Aid al Kabîr)
Et la Tamkharit (Fête d’Achoura), sont accordées, ces mêmes faveurs, aux gens de Mbacké (lieu de naissance de Cheikh Ahmadou Bamba)

« Grâce au travail du Serviteur du Prophète
Dans l’océan, soyez vigilants et mobilisés pour le Magal »

C’est ce que Daam (Cheikh Ahmadou Bamba) a dit en prose sur l’exil outre-mer
Que je m’en vais mettre en versets, Bamba est un océan.

Si tu ne le sais pas, lis le « Jazâ’u Shakur
La réponse à Abdoullahi, c’est sans équivoque ".

 


* Cheikh Moussa Kâ fut un érudit doublé d’un mystique qui a reçu la bénédiction du Serviteur du Prophète (psl), Khadim Rassoul, puis élevé Cheikh Spirituel (Guide Spirituel) par le Marabout.
Il est considéré pour beaucoup comme le « Poète National du Sénégal, par l’étendue de son œuvre, l’authenticité des idées dans ses écrits que par l’utilisation de la langue la plus parlée dans son pays ».

Source: Page Cheikh Ahmadou Bamba

mercredi 4 décembre 2013

Dimension économique du Magal de Touba

Lors du Magal, c’est un business énorme qui s’opère à Touba avec un grand respect du religieux puisqu’il génère 250 milliards de FCFA par an.

Chaque année, ce sont plus de trois millions de musulmans venus de tous le Sénégal et du monde entier, ou demeurant à Touba et dans ses environs, de toutes conditions et de tous âges qui viennent répondre à l’appel du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba.

Touba la Sainte, pendant la période du Magal, c’est le point culminant du business au Sénégal. En l’espace de quelque jours, la ville devient un carrefour commercial pour troquer, acheter, vendre. Avec le Magal, l’activité économique de Dakar prend un répit en faveur de la ville religieuse qui accueille tous les marchands ambulants, surtout aux alentours du quartier Touba mosquée, rendez-vous de milliers de pèlerins qui font des emplettes après avoir visité le mausolée du fondateur du Mouridisme. Bien entendu, le site est placé sous haute surveillance.

Les commerçants et vendeurs à la sauvette viennent de partout, surtout des régions de Dakar, Kaolack, Diourbel et Thiès, mais aussi des pays limitrophes comme la Guinée, la Gambie et la Mauritanie, pour écouler leurs marchandises et faire des affaires. Le chiffre d’affaire est plus que doublé en période de Magal, ainsi que le volume de travail. Pour la plupart des entreprises, il est également nécessaire, à l’approche de l’événement, de mettre en place un dispositif spécial pour faire face à l’accroissement des commandes. Les entreprises de téléphonie, de transfert d’argent, d’agro-alimentaire, des banques sont obligées de poursuivre la démarche de fidélisation destinée à leur clientèle en essayant de les accompagner et de continuer à leur offrir un service de qualité.