mercredi 17 décembre 2014

Clôture Magal de Touba 2014 : Le Khalife Général des mourides invite à un retour aux valeurs

C’est un diagnostic sans complaisance des maux de notre société que le Khalife général des Mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, par la voix de son porte-parole Serigne Bass Abdou Khadre, a fait, hier, lors de la cérémonie de clôture de la 120ème édition du Magal. Le guide religieux a invité les autorités étatiques, les parents et tous les acteurs du pays à jouer leur partition pour un retour aux valeurs, gage de salut et de prospérité.
Serigne Sidy Mokhtar Mbacké a sacrifié hier au traditionnel discours de clôture marquant la fin officielle du Magal. A travers son porte-parole, Serigne Bass Abdou Khadre, il n’a pas usé de la langue de bois pour déplorer les tares qui gangrènent la société et empêchent le développement de notre pays. Parmi celles-ci, Serigne Sidy Moukhtar Mbacké a cité la perte des valeurs morales et éthiques, la jalousie, l’envie et la méchanceté, les vices qui, à ses yeux, ont pris des proportions inquiétantes. 
Le chef religieux a aussi regretté la publication de fausses informations avec une intention délibérée de nuire et de porter atteinte à l’honorabilité d’une personne. La haine et la jalousie conduisent, selon lui, à l’égarement de l’homme, à sa perte le jour du Jugement dernier. « C’est la méchanceté qui pousse certains à recourir à la diffamation et à la dénonciation calomnieuse en vue de détruire », a-t-il ajouté. Avant de rendre publiques certaines choses, a-t-il insisté, il faut vérifier et recouper les informations et s’abstenir de toute arrière-pensée à même de faire mal.
Le saint homme a lancé un appel à tous afin que chacun joue sa partition en vue de revenir aux valeurs et aux principes islamiques, condition sine qua non au développement et à la prospérité du pays. Il a invité les parents à davantage se consacrer à l’encadrement et à l’éducation de base des enfants. De même, les autorités étatiques doivent, à son avis, tout mettre en œuvre pour résoudre définitivement la crise qui mine le milieu scolaire et donner à l’éducation et à l’enseignement toute leur place. 
Le guide de la communauté mouride a souligné qu’un pays ne peut se développer que dans le travail, la quête perpétuelle du savoir et l’adoration d’Allah. Il a dénoncé les mondanités, la tricherie et autres activités ludiques devenues monnaie courante par ces temps qui courent. Le Khalife général des Mourides a pointé du doigt la paresse et « le manque d’initiative de ceux qui préfèrent attendre tout des autres et ne rien entreprendre ». Une société, a encore affirmé Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, ne peut se développer dans des mondanités. « Seul le travail, la soumission totale à Dieu et la savoir constituent la voie du développement, du salut et de la rédemption », a-t-il indiqué. Sous un autre angle, il a invité l’Etat à assister davantage les paysans, les fidèles à être solidaires et à se vouer admiration et estime réciproques.
Suivre les recommandations de Cheikh Bamba
Le porte-parole a exhorté les fidèles mourides à suivre les recommandations de Cheikh Ahmadou Bamba, à témoigner, en permanence, leur gratitude au Très-Haut pour les nombreuses faveurs qu’Il leur a accordées. Dans la même veine, le chef de la communauté mouride a demandé aux talibés d’invoquer constamment le pardon de Dieu, de s’écarter du mauvais chemin et d’éviter les tentations maléfiques. Il a insisté sur l’importance, pour les musulmans, de s’unir. Car rappelle-t-il, l’union des cœurs et des esprits est une nécessité pour que le Miséricordieux nous arrose de ses immenses bienfaits et autres actions de grâce. Il  n’a pas manqué de rappeler l’importance, pour tous, de respecter les règles en vigueur dans la ville religieuse de Touba, notamment les interdits puisque ceux-ci ne sont pas conformes aux valeurs de l’Islam.
Revenant sur l’historique du Magal, Serigne Sidy a naturellement rendu un hommage mérité à Cheikh Ahmadou Bamba qui a failli payer de sa vie son engagement dans la voie musulmane et son amitié proclamée au prophète Mohamed (Saw). Il a demandé aux différents talibés d’être endurants et de s’inspirer de la vie du fondateur du Mouridisme afin de trouver le salut dans ce monde terrestre et à l’au-delà.
Le Khalife a remercié les autorités gouvernementales pour leur importante contribution à la réussite du Magal ainsi que les ambassadeurs, les familles religieuses et les responsables politiques qui ont pris part à l’événement. Il a formulé des prières pour le chef de l’Etat, Macky Sall, afin qu’il puisse réaliser ses projets pour le Sénégal.
Appel à contribution pour la construction d’une université islamique
Le Khalife général des Mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, par la voix de son frère cadet, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a lancé un appel à une mobilisation de fonds pour la construction d’une université islamique à Touba, un vœu de Cheikh Ahmadou Bamba. D’ailleurs, selon Serigne Mountakha Mbacké, ce projet a été déjà entamé par le troisième Khalife de Serigne Touba, Serigne Abdou Ahad Mbacké.
Au nom du Khalife général des Mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a lancé une consigne (« ndigueul ») aux disciples mourides et à toutes les bonnes volontés pour une mobilisation de fonds en vue de la construction d’une université islamique à Touba. Selon le guide religieux, ce vœu si cher au fondateur du Mouridisme a été déjà entamé par le troisième Khalife général des Mourides, Serigne Abdou Ahad Mbacké.
Selon lui, le fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, avait fait part, dans ses écrits, de son intention de bâtir une université islamique à Touba. « Ce sera une université où l'on va enseigner l'Islam, l'éducation religieuse et les recommandations du Coran et de la Sunnah », a laissé entendre Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, frère cadet du Khalife général des Mourides. Aussi, a-t-il invité les fidèles à ne pas oublier les autres projets initiés par le Khalife général des Mourides. Il s’agit, entre autres, de la construction de la mosquée « Massalikoul djinane » de Colobane et de la réhabilitation de la Grande mosquée de Touba. D’ailleurs, l’année dernière, il avait lancé un appel aux fidèles pour l’achèvement de ces lieux de culte.
Auparavant, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké est largement revenu sur l’historique du Magal et sur le personnage de l’actuel Khalife général des Mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké. 
« Vos vertus sont connues de tous. Elles se sont davantage manifestées lorsque Dieu vous a porté à la tête de notre communauté. A travers vos actes, vous êtes en train de perpétuer, de façon remarquable, l’œuvre de vos illustres prédécesseurs. La construction de la mosquée de Dakar « Massalikoul djinane » et la réhabilitation de la Grande mosquée en sont des illustrations parfaites », a-t-il témoigné. « Nous sommes rassurés », ajoute le guide religieux, avant de renouveler, au nom des disciples, sa gratitude et son allégeance au Khalife de Serigne Touba.
Aussi, le frère cadet du Khalife général des Mourides a évoqué le sens de la célébration de l’exil du Cheikh Ahmadou Bamba qui, selon lui, est un jour de victoire, de gloire et d’action en hommage au fondateur du Mouridisme.   
Source: lesoleil.sn

lundi 15 décembre 2014

Questions à Oustaz Aliou Sall sur le ‘’mérite’’ de Cheikh Ahmadou Bamba

L’islamologue Aliou Sall, présent à Touba pour les besoins du grand Magal, est revenu pour l’APS sur le mérite du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, le sens de l’évènement qui marque son départ en exil au Gabon et son rôle dans la restauration des valeurs.
Question : Au-delà de l’aspect religieux, que représente la commémoration du Magal à vos yeux ?

Aliou Sall : C’est vrai, nous sommes là comme tous les pèlerins en vue de célébrer le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Mais nous sommes surtout là, pour nous inspirer des bienfaits de Serigne qui est une grande référence dans la pratique musulmane. En tant que propagateur de la religion de l’Islam dans un contexte difficile marqué par des politiques de restriction à son égard.
C’est pourquoi nous sommes à Touba pour profiter de ce mérite de Cheikh Ahmadou Bamba qui a légué à la communauté musulmane, un héritage inestimable en termes de valeurs, de bonnes pratiques ; d’ouvres islamiques et de respect des préceptes de l’Islam.

Question : Le message de Bamba est-il destiné seulement aux Mourides ?

Aliou Sall : Il serait très réducteur de considérer que Serigne Touba ne s’est adressé qu’aux fidèles mourides. Son message dépasse largement une confrérie donnée. Au-delà du message, il a posé des actes forts qui sont plus profonds que le discours. Faire ce qu’il a fait dans contexte colonial difficile et vivre toutes ces contraintes en ayant comme seul compagnon Dieu.
Il a été tout le temps entre les mains du colonisateur ou en résidence surveillée, mais tout cela ne l’a pas dévié de son chemin qui est de servir Allah et de propager les préceptes édictés dans le Coran et la Sounah de son prophète Mouhammad (PSL).
Tout musulman peut bénéficier des valeureux et nobles gestes de Serigne Touba. Lui-même, il l’a dit dans l’une de ses œuvres majeures "Mazalikoul Djinane". Le Cheikh a expliqué dans ce livre qu’il ne fait pas de distinction entre mourides, tijanes, khadre et les confréries. Pour lui, tous les chemins vers Dieu.

Question : Cet esprit d’ouverture ne dénote-t-il pas la dimension de rassembleur que l’on prête à Serigne Touba ?

Aliou Sall : C’est exactement cela. Il a presque utilisé une métaphore dans l’ouvrage précité, en disant en substance que les confréries, c’est comme la gare routière. Les gens peuvent prendre des véhicules différents ou parfois empruntés des chemins différents, mais ils se retrouvent souvent à la même destination. C’est comme en ce moment à Touba. Beaucoup de personnes ont quitté le même endroit sans nécessairement prendre le même chemin et le même véhicule, mais ils sont tous à Touba.
Nous devons nous inspirer de ces exemples pour partir de l’avant. Nous devons surtout inviter les jeunes à s’inspirer du message de Bamba, pour créer une sorte de plateforme de restauration des valeurs. Serigne Touba nous a indiqué le chemin qui est celui déjà tracé par le Coran et la Sounah.
J’ai surtout magnifié les colloques qui ont été organisés et qui ont réuni toutes les familles confrériques du Sénégal. Cela participe du brassard confrérique extraordinaire et renforce l’unité de la Oumah autour de l’essentiel. Le message de Cheikh Ahmadou Bamba est plus que d’actualité et interpelle tous, surtout dans un contexte de perte de valeurs.

Source: aps.sn

Médias: Il y a eu plus d’accréditations pour le Magal que pour le Sommet de la Francophonie

Il y a eu plus d'accréditations pour le Grand Magal de Touba que lors du 15e Sommet de de la Francophonie qui s’est tenu à Diamniadio .
Pour cette 120e édition du Magal de Touba, 823 professsionels des médias ont été recensés alors que pour le sommet de la Francophonie, ils étaient 750. Et ce qui est plus important, c’est la diversité des groupes de presse qui ont couvert l’évènement. A Touba, rapporte le journal Le Quotidien, il y avait les médias nationaux mais aussi internationaux. parmi ceux-ci, on peut citer le quotidien Le Monde, TV5, Al Jazeera, Africable ou encore la RTI.
Cette forte présence médiatique confirme la dimension internationale du Magal et de l’oeuvre de Khadiou Rassoul.

dimanche 7 décembre 2014

LE SENS D’UNE COMMEMORATION : LE GRAND MAGAL DE TOUBA "18 SAFAR".

De la tentative de liquidation physique, de l’humiliation de toutes sortes, de l’exil lointain dans des pays aux environnements hostiles (climat, mouche tsé-tsé), Serigne Bamba a triomphé par la grâce de Son SSEIGNEURet du Prophète Mouhamed (PSL)

Paroles du Cheikh :

« Le motif de mon départ en exil est la volonté du Seigneur d’élever mon rang, de faire de moi l'intercesseur des miens et Le Serviteur du Prophète(PSL) à demeure ».

« Dieu seul a inspiré le dessein d’internement dans les cœurs de ceux qui furent les auteurs de mon exil lointain dans des horizons où j'ai obtenu des grâces au-dessus de la sonde de toute exploration » (CF Jazahu Chakur Les dons du Digne de Reconnaissance.)

"Je marchais en compagnie des vertueux compagnons du prophète (PSL) au moment de partir alors que les ennemis me considéraient comme leur prisonnier. " (Cf Assiou).

 « du coq au chameau, je recommande à tous ceux qui s’associe à mon bonheur d'y investir selon leurs moyens, dans l’action de grâce que je rends à DIEU. Action de grâce dont ma seule langue ne suffit plus » 

« Entre deux confrères vivant ensemble, si l’un accorde plus d’égard au Magal, il se verra sans cesse adjugé des titres de prééminence sur l 'autre »


Dans Assirou :

14-Mes demeures furent vidées et, des miens, je fus brutalement séparé en vertu du Service auquel je me voue] : le Panégyrique du Prophète dont nulle apologie n'est à même de louer avec justesse les Avantages

39-Le Prophète Muhammad, la Meilleure des créatures dans leur ensemble, mon Intercesseur qui préserve et illumine mon Intégralité.


Dans Moukhadimaat

Je me confie totalement au MAITRE du Trône, SEIGNEUR de la Générosité et du Pardon, de connivence avec l'Elu le Plus Pur (Al Muçtafâ) et DIEU perpétue ma pureté
Je me confie entièrement avec Celui qui est le Choisi le Meilleur (Al Mukhtâr) à DIEU l'UNIQUE ; que les deux Prières de CELUI Qui a effacé ma vanité grâce à Lui soient sur Lui
IL (DIEU) m'a préservé, grâce à Lui (le Prophète), de la vilenie, s'est accordé à réaliser mes voeux et m'a pourvu d'une exclusivité du culte par laquelle IL a enrayé mes erreurs
J'ai emprunté la voie du serviteur par mon panégyrique à Mouhammad ; sur Lui la Prière de DIEU, tant qu'IL préserve mon camp
J'ai pardonné à l'ensemble des ennemis pour l'Amour de Celui qui les a chassés définitivement vers tout autre que moi, et point je n'ai jugé utile de me défendre

Dans Sindidi

 [J’ai nommé] Mouhammad, la fine fleur des choisis, notre guide jusqu’au Paradis éternel, le jour du Rassemblement, ô mon Dieu !
Dans walaqad Karamna bani adam

Aux plus durs moments de mon existence mon cœur était attristé, Tu m’as assisté; efface de moi tout mauvais penchant des hommes et des djins et pour toujours.

Je me confie à Toi aujourd’hui et me propose d’être un serviteur. Aussi, je débute un travail où à Tes Côtés je remplacerai Kahab et Assane.

Par l’encre (que j’utilise dans mes écrits) j’appelle ce qui exauce les vœux à cause du travail de Celui dont la satisfaction me sert d’armes pour combattre les ennemis.

Muhamed notre éclairé, le meilleur des créatures qu’il soit honoré par Celui dont j’implore la Grâce à tout instant.

Que paix, bonheur et félicité demeurent éternellement en Mohamed, par mes écrits, je demande au Seigneur de me servir de défense contre les péchés.
Mon âme, mon corps ainsi que mes bras sont dirigés vers Toi, Toi Le Bon qui ne cesse d’être Céleste. 
Fais que mon retour au pays (natal) soit une félicité pour tous. Épargne-nous du jour
où tu réunis les gens pour les conduire en enfer.


Mawahibou

Tu as parachevé ma marche vers Toi et procuré des Faveurs excellentes, puisses-Tu demeurer en ma faveur par Ta Bienveillance Infinie comme Tu le fis pour les Pieux

Ô Peuples des terres et des mers ! Accourez sans tarder vers le Vertueux, hâtez-vous tous vers l'Océan de Générosité !
Il a drainé toutes sortes de Bienfaits vers mes lieux de résidence, Lui dont le Soutien en mon endroit s'avère manifeste à l'instar de la Splendeur

A Lui je vouerai, matins et soirs, des panégyriques, ayant accédé [grâce à LUI] au succès

Aussi vouerai-je la moitié du temps à la Prière sur le Prophète et l'autre moitié à faire son éloge tout en me consacrant à son imitation
J'ai entièrement remis mes affaires au Prophète qui pérennisa mon existence et aux Combattants de Badr en dehors de tout atermoiement

La date du 18 safar de l’hégire commémore chaque année à Touba l’anniversaire du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba

POURQUOI L 'EXIL ?

Le grand Magal de Touba commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Lorsque le Prophète (psl) apparut à Serigne TOUBA lors d'une retraite spirituelle à la mosquée de Darou Khoudoss (à Touba) au mois de Ramadan 1312H /1895, il fut conclu le pacte de l’exil .

Serigne Saliou Mbacké nous dit à ce propos : « Serigne TOUBA avait dit avoir signé en ce jour un pacte avec le Seigneur pour une mission qui était le gage de toutes ses ambitions en grades et en stations spirituelles et en contre parti desquels notre Seigneur lui fit endurer une somme d'épreuves en adorations, souffrances et peines. C’est en ce jour-là qu'il quitta sa résidence du Djolof (Mbacké Baari) en direction de Saint Louis en vue du chemin de l 'exil » (cf sermon de Serigne Saliou Mbacké , appel Magal 1991 »

En 1895 alors que le Sénégal était sous l’emprise de la domination coloniale française et que le monde musulman se sentait menacé par un fléchissement de ses valeurs, Cheikh Amadou Bamba allait à l'entame d'une mission qui devrait lui valoir la glorieuse fête du Grand Magal de Touba.

Le 5 septembre : « Le conseil privé, après avoir entendu les rapports de M. Merlin et Leclerc et fait comparaître Ahmadou Bamba, a été d'avis à l’unanimité qu'il y 'avait lieu de l'interner jusqu'à ce que l’agitation causée par ses enseignements soit oubliée au Sénégal » Extrait du rapport du conseil privé 5 sept 1895 Saint Louis.

jeudi 27 novembre 2014

[Grand Reportage France 24] Effervescence à Touba pour le Grand Magal

Alors que partout dans le monde on célèbre la Saint-Sylvestre, le plus grand rassemblement religieux de l’Afrique de l’Ouest débute au Sénégal. À Touba, ville du centre du pays, c’est le temps du Grand Magal, commémorant le départ en Exil de Cheikh Ahmadou Bamba; le fondateur du Mouridisme. Nos Observateurs nous font découvrir ce moment de partage pour les musulmans africains.

À l’entrée de Touba, des milliers d’hommes et de femmes avancent lentement à bord de voitures, bus bondés ou charrettes. Parfois, ce sont des heures de bouchons qui attendent les pèlerins devant les lieux cultes mourides. C’est la 118e édition du Magal (ou grand pèlerinage), entre le 1er et le 3 janvier.

La confrérie musulmane soufie des mourides est l’une des plus influentes au Sénégal. Rassemblés à Touba, considérée comme "La Mecque de l’Afrique", ses disciples célèbrent l’exil forcé au Gabon, en 1895, de Cheikh Ahmadou Bamba.

À l’issue de son exil, il avait demandé à tous ses disciples de se réunir chaque année pour commémorer les valeurs du mouridisme. Ils affluent donc en ce moment vers le mausolée de cette figure sénégalaise.

Chaque année, Touba devient pour quelques jours un centre de partage et de solidarité. Cette fois, environ deux millions de personnes sont attendues.

Prières et files d'attente pour la prière font le quotidien des pèlerins. 

"J’ai fait huit heures de trajet pour rejoindre Touba"

Khalil Mbaye est un comptable de Dakar. Il a entrepris en voiture les 200 kilomètres séparant Touba de la capitale, malgré les embouteillages.
"J’ai quitté Dakar dimanche dans la soirée parce que je pensais éviter le trafic. J’ai pourtant mis huit heures pour rejoindre Touba alors qu’il ne faut que deux heures en temps normal. Les embouteillages étaient tellement importants que j’ai mis plus d’une heure pour faire les 26 derniers kilomètres.
J’ai 28 ans et je viens depuis que j’ai 11 ans à Touba. Tous les musulmans du Sénégal doivent y aller. Le Magal est un moment de retrouvailles où il n’y a pas de ségrégation religieuse : toutes les mouvances, soufies ou non, peuvent assister à la fête sans discrimination. Même les hommes politiques du pays viennent s’exprimer ici, parce qu’ils savent que c’est un lieu incontournable pour des millions de fidèles. C’est avant tout un moment de réflexion."
Les Sénégalais embarquent souvent à plusieurs pour se rendre à Touba. Photo Twitter Antoine Mian.
"Voir le mausolée du Cheikh reste l’un des plus beaux moments de ma vie"

"La première fois que j’ai visité le mausolée du Cheikh Ahmadou Bamba reste l’un des plus beaux moments de ma vie. La ferveur qui entoure le Magal est un moment unique. Pendant les journées, nous récitons le Coran, dès 6 heures du matin jusqu’à la tombée de la nuit, et nous entonnons des chants religieux. On organise aussi des débats sur l’état économique et social du pays et on se recueille sur les tombes des khalifes.

Ce que je constate, c'est que l'oeuvre du Cheikh dépasse la communauté mouride.Cette année, j’ai dépensé environ 15 000 francs CFA (22 €) pour financer mon déplacement. Je garde également une somme pour l’organisation de la fête sur place et j’achète des ouvrages religieux qui sont édités spécialement pour cette occasion."
Des ouvrages religieux sont spécialement édités pour le Magal.

"Les habitants de Touba accueillent leurs proches mais aussi des inconnus chez eux"

Racine Thiam est professeur d’anglais. Il habite à Mbacké, ville originaire du Cheikh Ahmadou Bamba, dans la banlieue de Touba.

"Le Magal est un moment important pour la vie économique de la ville. L’arrivée massive de pèlerins ne perturbe pas la vie quotidienne car les commerces sont préparés. La nourriture est distribuée gratuitement sans distinction dans les rues, on y tue des centaines de bœufs pour nourrir la population. Le seul point noir de ces quelques jours, c’est le trafic.


À Touba, il est en temps normal interdit de fumer. Mais autour de cet évènement, des vendeurs de tabac à la sauvette se multiplient. Ils sont réprimandés par la police s’ils se font attraper."

"Je laisse ma chambre aux pèlerins et je dors par terre dans ma véranda"
La ville est en effervescence durant le pèlerinage et les maisons sont bondées. Chaque famille accueille ses proches, les amis de ses proches, et souvent même des inconnus. La solidarité est une valeur centrale de ce pèlerinage, ça amène les gens à se rencontrer.
J’ai moi-même décidé de ne pas me rendre en centre-ville cette année pour accueillir les pèlerins chez moi. Je loge une dizaine de personnes qui déposent leurs bagages la journée et viennent dormir le soir. J’ai même libéré ma chambre pour eux. En attendant, je dors par terre, sur un matelas, dans ma véranda."

Ce billet a été rédigé avec la collaboration d'Alexandre Capron (@alexcapron), journaliste à FRANCE 24.

Source: http://observers.france24.com/fr

lundi 24 novembre 2014

AUDIO > Appel Grand Magal de TOUBA 2014 par le Khalife Général des mourides

Le Khalife Général des Mourides Cheikh Sidy Moukhtar MBACKE s’est adressé à l’ensemble des condisciples pour leur rappeler l’importance d’une recommandation de Serigne TOUBA, à savoir, le Grand Magal de TOUBA, 18 Safar de l’hégire, commémorant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba et qui coïncidera cette année au jeudi 11 novembre 2014.
Écoutez la déclaration du Khalife Général des mourides portant sur le Grand Magal de Touba 2014 faite le dimanche 23 novembre 2014.

vendredi 21 novembre 2014

Serigne Fallou Mbacké: "Li Waral Magal Gi" (Le Sens du Magal de Touba)

Sermon de Serigne Fallou Mbacké, deuxième Khalife Général des Mourides sur Le Sens du Magal de Touba "Li Waral Magal Gi". Ecoutez!

mardi 18 novembre 2014

Magal Touba 2014: Démarrage de la "caravane sur les traces de Bamba"

Le départ de la "caravane sur les traces de Cheikh Ahmadou Bamba" a été donné, lundi à la Résidence Khadimoul Rassoul de Touba, par le porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké.

A cette occasion, Serigne Bass Abdou Khadre a rappelé la vision de Serigne Cheikh Sidy Moctar à travers cette caravane consistant à ''rétablir les liens séculiers entre les confréries en particulier et les familles religieuses en général''. 

Il a remercié tous ceux qui ont participé aux éditions précédentes et invité les caravaniers à ''redoubler d'efforts pour offrir l'image réelle de la parenté et de la consanguinité des précurseurs de l'Islam dans notre pays''. 

"Vous devez être habités par le souci constant de bien faire votre travail afin de rencontrer l'agrément de Serigne Touba et Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké", a dit Serigne Bass. 

"En respectant le symbole des sites et des populations que vous allez visiter ,vous ferez preuve de professionnalisme", a-t-il ajouté. 

La caravane sur les traces de Cheikh Ahmadou Bamba constitue un temps fort dans la préparation du Grand Magal de Touba.  

Tous les organes de la presse nationale y sont représentés et participent durant une dizaine de jours (du 17 novembre au 1er décembre) à la divulgation de l'information sur le retour au pays du Cheikh, après un exil de 7 ans au Gabon. 

Le Baol et le Cayor profond seront visités par " la caravane sur les traces de Cheikh Ahmadou Bamba''.

Source: aps.sn

lundi 17 novembre 2014

Magal Touba 2014 : Programme du colloque international sur le soufisme

Après le colloque international organisé en 2011 pour les préparatifs du magal de Touba, cette année s’ouvre à Dakar, du 22 au 26 novembre, le 2ème colloque international sur le soufisme, sur le thème « Quel rôle pour le soufisme dans la oumma islamique ? ».

Plusieurs pays sont attendus à cet événement parmi lesquels on peut citer le Maroc, le Soudan, la France, le Koweït, la Belgique, le Liban, l’Egypte, le Canada, l’Inde, la Gambie, la Tunisie, les Etats-Unis, l’Iran et la Turquie.

22-26 novembre 2014
Dakar – Touba, Sénégal

Samedi 22 novembre 2014

10H-13H
Visites à Dakar
• visite de la Mosquée Massalikoul Djinan à Dakar

16h-18h
Cérémonie d’ouverture au King Fahd Palace
Lecture des versets du Saint Coran
Allocutions :
Mot de bienvenue
Présentation du colloque
Discours du représentant des familles religieuses
Discours du représentant des délégations
Discours du représentant de la famille de Cheikh Sidyya
Représentant de l’Etat
Discours du représentant du Khalif Général des Mourides

Dimanche : 23 novembre 2014

9h-13h
• Voyage vers Touba
• Visites de la Résidence de Cheikh Ahmadou Bamba à Diourbel
13h00-17h00
Accueil- Prière à la grande Mosqué-Déjeuner- Ropos
18H-21H
Session I : Soufisme développement spirituel et personnalité musulmane
Modérateur : Cheikh Mouhamad Madjid, Imam de la Mosquée Adam ; Washingtong, USA
1. La quête du bonheur éternel à travers l’initiation à la voie soufie Cheikh Taïb Abdel Wahab, Chercheur et embre du Conseil des Ouléman de Soudan
2. Le sens du tasawwuf et son importance pour l’individu et la société, Prof Saliou Salam, Sénégal
3. La personnalité du Musulman et les crises contemporaines : le rôle du soufisme dans sa restauration, en référence au livre AZAWWUD AL-SHUBBAAN (la viatique des jeunes ) par Dr Oumar Diah, Deputy Vice Chancellor, Gambie
4. La spiritualité dans la vie et dans la société, par Jacob Mahi, Belgique
5. Le soufisme et son rôle dans la construction de la personnalité de l’être humain, Ouz. Abdourahman Kounta, Sénégal
Débats

LUNDI 24 novembre 2014

9h30- 13h15
Session II:Soufisme développement spiritual et personnalité musulmane
Modérateur : Cheikh Sidy Mokhtar Ka, Chercheur Touba
1. Le rénovation des sciences chez les soufis : exemple de Cheikh Sidyya Baba, par Dr Cheikh Ibrahim inb Youssouf inb Cheikh Sidyya
2. « La pertinence du Soufisme face à l’épreuve, exemple concret du CHEIKH AHMADOU BAMBA » par Dr Assani FASSASSI Professeur en Sociologie politique, France
3. le soufisme musulman de nos jours : une autocritique en vue d’une évaluation, par Dr Abdoul Moughite Bassir, Maroc
4. la conscience et le mouvement de l’histoire, le Coran : une constitution et une foi » par Dr Djelloul Mouhamad SEDDIKI Directeur de l’Institut Al Ghazali de la Grande Mosquée de Paris
Débats
13h15-17h30
PAUSE
17h30-20H30
Session III : Pensées soufies et défis contemporains de la ummah
Modérateur Oustaz Ababacar Niang, Chercheur
1. Quel rôle pour le soufisme devant les défis contemporains ? Par Professeur Asaad El Sahmarani, Université Al Imam Awza’i Bayrout, Liban
2. Soufisme et pluralisme dans la pensée et l’action de Shaykh Ahmadou Bamba. Par Professeur Cheikh Anta Babou, Univ Colombia, USA
3. Al-ihsan et son impact dans l’instauration de la sécurité et la prospérité pour l’humanité, par Dr Yahaya Wuld el Bara, Professeur à l’Université de Noackshaute et chercheur associé
4. le soufisme en Inde et son rôle dans résistance contre la colonisation européenne, par Cheikh Ali Kouty, Inde
Débats
Pause

MARDI 25 novembre 2014

9h30- 13h
Session IV : Soufisme culte de la paix et conflits dans la Ummah
Modérateur : Dr Mohamad Mokhtar Ould BAH, Recteur de l’Université Shinghite
1. Une lecture islamique à la lumière de la réalité contemporaine, par Dr Cheikh Mouhamad Zaki Risq Badari, Secretaire Général du Haut Comité de l’appel islamique d’Al Azhar, Egypte
2. La fraternité entre les confréries soufies l’exemple de Sénégal, par Professeur Mokhtar Kébé de Tivaouane
3. Rôle du soufisme dans la lute contre l’extrémisme , par Dr Abdallah wuld Souleyma wul chikh Sidyya.
4. Les enseignements de Cheikh Ahmadou, facteur d’unité et de cohésion, par Professeur Khadim Ahmad Lo chercheur et directeur de l’Institut Al azhar de Dakar
Débats
13h-17h30
PAUSE
17h30- 19h30
Session V : Soufisme culte de la paix et conflits dans la Ummah
Modérateur : Dr Zakaria Siddiki, Fondateur de la Maison des savoirs, Paris France
1. La recherche de “Al-Ihsan : la conversion des Americains à Islam, par Imam Mansour Sabri, Directeur et Imam de la Mosquée d’Atlanta, USA
2. Le discours soufi et la cohésion sociale, par le Chercheur Khaled Mouhamad Abdou, Egypt
Débats
19H30-21H
Pause – Prière – diner
21H-22H30
Soirée de chants religieux
• Déclamation des khassayid (poèmes) du Cheikh
• Récital des poèmes

Mercredi 26 novembre 2014

10h-13h
Cérémonie de clôture à Touba
10h-11h
Réception
11h 12h
Visites de sites
12h00-13h
Lecture des versets du Saint Coran
Allocutions :
Mot de bienvenue au nom du Khalif
Mot de représentant des délégations
Mot sur Touba
Déclaration finale
Rencontre avec le Khalif Général des Mourides
13h-15h
Prière, Déjeuner & Retour à Dakar
NB :
• La durée de chaque communication est de 30 mn
• Les heures de prières sont des heures de pause
• Les pauses cafés sont intégrées

jeudi 13 novembre 2014

Le Magal de Touba, un événement qui fait courir tout un pays

Le grand Magal de Touba marque le départ, en 1895, du fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, en exil au Gabon où il resta sept ans. 

A l’approche de cet événement, tous les chemins mènent à Touba. Gouvernement, entreprises, commerce et même une bonne partie de la diaspora sénégalaise convergent vers la ville religieuse. Au début, chacun des disciples de Cheikh Ahmadou Bamba fêtait chez lui ce jour historique, soit en immolant un mouton ou en préparant des repas spéciaux. Mais le phénomène a commencé à prendre plus d’ampleur depuis que la communauté mouride a commencé à se réunir pour célébrer le Magal.

 Des sites Internet dédiés au mouridisme renseignent que c’est Cheikh Mouhamadou Fadilou Mbacké, deuxième khalife de la confrérie (de 1945 à 1968), qui a initié la célébration du Grand Magal de Touba telle qu’il est connu aujourd’hui. Ces mêmes sources informent que ce fils de Bamba a demandé aux talibés (disciples) de se rendre chaque année, le 18 mois du mois musulman de Safar, à Touba pour célébrer ce jour au lieu de le faire d’une manière séparée.L’événement a ainsi pris de l’ampleur, amenant les talibés à rivaliser d’ardeur pour répondre aux vœux du khalife, le chef spirituel de la confrérie. Au fil des ans, le nombre de pèlerins devient de plus en plus difficile à gérer, nécessitant une attention particulière des autorités publiques. 

Le gouvernement, à travers ses démembrements (ministères et entreprises publiques), mobilise des moyens importants pour permettre que ce regroupement humain se déroule dans les conditions minimales d’hygiène et de sécurité. Pour cette année 2009, des travaux d’infrastructures ont été effectués en prélude du Magal pour faciliter la circulation des personnes et des biens. Le gouvernement est suivi dans cette cadence par les grandes entreprises d’électricité, de téléphonie, de transfert d’argent, d’agro-alimentaire, des banques, notamment. 

Ces dernières sont obligées de poursuivre la démarche de fidélisation destinée à leur clientèle en essayant de les accompagner et continuer à leur offrir un service de qualité. Cette bousculade des entreprises en période de Magal a donné une idée aux promoteurs locaux. Car en un temps record, les services se sont développés avec la prolifération de cybercafés, de même que l’installation de banques et structures de transfert d’argent. Un responsable de banque établie à Touba, rencontré lors de l’une des éditions passées, confiait que la semaine de l’événement est la période qui enregistre le plus de flux en matière de transfert d’argent.Selon lui, « c’est des sommes importantes que les ressortissants de la zone qui sont établis à l’extérieur envoient à leur famille pour les préparatifs de l’événement ». Il a expliqué qu’une partie de l’argent envoyé est généralement destinée au marabout et le reste devait servir à acheter des condiments et autres matériels pour l’accueil, l’hébergement et la restauration des parents et amis accueillis dans la maison pendant la période du Magal. L’événement draine ainsi une activité économique considérable, tant au niveau macro que micro. 

A l’image d’une usine de production d’eau traitée et conditionnée dans des sachets. L’un des gérants de ces entreprises indique que l’approche de l’événement nécessite un dispositif spécial pour faire face à l’accroissement des commandes. Il a confié que « le chiffre d’affaire est presque multiplié par quatre en période de Magal et le volume de travail doublé ». Le mythique marché Ocass de Touba voit le nombre de ses cantines et marchandises augmenter en flèche, étendant ses tentacules jusqu’aux alentours de la Grande moquée de Touba et proposant des marchandises dont les prix défient toute concurrence.Avec le Magal, l’activité économique de Dakar prend un répit en faveur de la ville religieuse qui accueille tous les marchands ambulants, surtout aux alentours du quartier Touba mosquée, rendez-vous de milliers de pèlerins qui font des emplettes après avoir visité le mausolée du fondateur du Mouridisme.

Source: Jeuneafrique.com