mercredi 17 décembre 2014

Clôture Magal de Touba 2014 : Le Khalife Général des mourides invite à un retour aux valeurs

C’est un diagnostic sans complaisance des maux de notre société que le Khalife général des Mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, par la voix de son porte-parole Serigne Bass Abdou Khadre, a fait, hier, lors de la cérémonie de clôture de la 120ème édition du Magal. Le guide religieux a invité les autorités étatiques, les parents et tous les acteurs du pays à jouer leur partition pour un retour aux valeurs, gage de salut et de prospérité.
Serigne Sidy Mokhtar Mbacké a sacrifié hier au traditionnel discours de clôture marquant la fin officielle du Magal. A travers son porte-parole, Serigne Bass Abdou Khadre, il n’a pas usé de la langue de bois pour déplorer les tares qui gangrènent la société et empêchent le développement de notre pays. Parmi celles-ci, Serigne Sidy Moukhtar Mbacké a cité la perte des valeurs morales et éthiques, la jalousie, l’envie et la méchanceté, les vices qui, à ses yeux, ont pris des proportions inquiétantes. 
Le chef religieux a aussi regretté la publication de fausses informations avec une intention délibérée de nuire et de porter atteinte à l’honorabilité d’une personne. La haine et la jalousie conduisent, selon lui, à l’égarement de l’homme, à sa perte le jour du Jugement dernier. « C’est la méchanceté qui pousse certains à recourir à la diffamation et à la dénonciation calomnieuse en vue de détruire », a-t-il ajouté. Avant de rendre publiques certaines choses, a-t-il insisté, il faut vérifier et recouper les informations et s’abstenir de toute arrière-pensée à même de faire mal.
Le saint homme a lancé un appel à tous afin que chacun joue sa partition en vue de revenir aux valeurs et aux principes islamiques, condition sine qua non au développement et à la prospérité du pays. Il a invité les parents à davantage se consacrer à l’encadrement et à l’éducation de base des enfants. De même, les autorités étatiques doivent, à son avis, tout mettre en œuvre pour résoudre définitivement la crise qui mine le milieu scolaire et donner à l’éducation et à l’enseignement toute leur place. 
Le guide de la communauté mouride a souligné qu’un pays ne peut se développer que dans le travail, la quête perpétuelle du savoir et l’adoration d’Allah. Il a dénoncé les mondanités, la tricherie et autres activités ludiques devenues monnaie courante par ces temps qui courent. Le Khalife général des Mourides a pointé du doigt la paresse et « le manque d’initiative de ceux qui préfèrent attendre tout des autres et ne rien entreprendre ». Une société, a encore affirmé Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, ne peut se développer dans des mondanités. « Seul le travail, la soumission totale à Dieu et la savoir constituent la voie du développement, du salut et de la rédemption », a-t-il indiqué. Sous un autre angle, il a invité l’Etat à assister davantage les paysans, les fidèles à être solidaires et à se vouer admiration et estime réciproques.
Suivre les recommandations de Cheikh Bamba
Le porte-parole a exhorté les fidèles mourides à suivre les recommandations de Cheikh Ahmadou Bamba, à témoigner, en permanence, leur gratitude au Très-Haut pour les nombreuses faveurs qu’Il leur a accordées. Dans la même veine, le chef de la communauté mouride a demandé aux talibés d’invoquer constamment le pardon de Dieu, de s’écarter du mauvais chemin et d’éviter les tentations maléfiques. Il a insisté sur l’importance, pour les musulmans, de s’unir. Car rappelle-t-il, l’union des cœurs et des esprits est une nécessité pour que le Miséricordieux nous arrose de ses immenses bienfaits et autres actions de grâce. Il  n’a pas manqué de rappeler l’importance, pour tous, de respecter les règles en vigueur dans la ville religieuse de Touba, notamment les interdits puisque ceux-ci ne sont pas conformes aux valeurs de l’Islam.
Revenant sur l’historique du Magal, Serigne Sidy a naturellement rendu un hommage mérité à Cheikh Ahmadou Bamba qui a failli payer de sa vie son engagement dans la voie musulmane et son amitié proclamée au prophète Mohamed (Saw). Il a demandé aux différents talibés d’être endurants et de s’inspirer de la vie du fondateur du Mouridisme afin de trouver le salut dans ce monde terrestre et à l’au-delà.
Le Khalife a remercié les autorités gouvernementales pour leur importante contribution à la réussite du Magal ainsi que les ambassadeurs, les familles religieuses et les responsables politiques qui ont pris part à l’événement. Il a formulé des prières pour le chef de l’Etat, Macky Sall, afin qu’il puisse réaliser ses projets pour le Sénégal.
Appel à contribution pour la construction d’une université islamique
Le Khalife général des Mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, par la voix de son frère cadet, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a lancé un appel à une mobilisation de fonds pour la construction d’une université islamique à Touba, un vœu de Cheikh Ahmadou Bamba. D’ailleurs, selon Serigne Mountakha Mbacké, ce projet a été déjà entamé par le troisième Khalife de Serigne Touba, Serigne Abdou Ahad Mbacké.
Au nom du Khalife général des Mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a lancé une consigne (« ndigueul ») aux disciples mourides et à toutes les bonnes volontés pour une mobilisation de fonds en vue de la construction d’une université islamique à Touba. Selon le guide religieux, ce vœu si cher au fondateur du Mouridisme a été déjà entamé par le troisième Khalife général des Mourides, Serigne Abdou Ahad Mbacké.
Selon lui, le fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, avait fait part, dans ses écrits, de son intention de bâtir une université islamique à Touba. « Ce sera une université où l'on va enseigner l'Islam, l'éducation religieuse et les recommandations du Coran et de la Sunnah », a laissé entendre Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, frère cadet du Khalife général des Mourides. Aussi, a-t-il invité les fidèles à ne pas oublier les autres projets initiés par le Khalife général des Mourides. Il s’agit, entre autres, de la construction de la mosquée « Massalikoul djinane » de Colobane et de la réhabilitation de la Grande mosquée de Touba. D’ailleurs, l’année dernière, il avait lancé un appel aux fidèles pour l’achèvement de ces lieux de culte.
Auparavant, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké est largement revenu sur l’historique du Magal et sur le personnage de l’actuel Khalife général des Mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké. 
« Vos vertus sont connues de tous. Elles se sont davantage manifestées lorsque Dieu vous a porté à la tête de notre communauté. A travers vos actes, vous êtes en train de perpétuer, de façon remarquable, l’œuvre de vos illustres prédécesseurs. La construction de la mosquée de Dakar « Massalikoul djinane » et la réhabilitation de la Grande mosquée en sont des illustrations parfaites », a-t-il témoigné. « Nous sommes rassurés », ajoute le guide religieux, avant de renouveler, au nom des disciples, sa gratitude et son allégeance au Khalife de Serigne Touba.
Aussi, le frère cadet du Khalife général des Mourides a évoqué le sens de la célébration de l’exil du Cheikh Ahmadou Bamba qui, selon lui, est un jour de victoire, de gloire et d’action en hommage au fondateur du Mouridisme.   
Source: lesoleil.sn

lundi 15 décembre 2014

Questions à Oustaz Aliou Sall sur le ‘’mérite’’ de Cheikh Ahmadou Bamba

L’islamologue Aliou Sall, présent à Touba pour les besoins du grand Magal, est revenu pour l’APS sur le mérite du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, le sens de l’évènement qui marque son départ en exil au Gabon et son rôle dans la restauration des valeurs.
Question : Au-delà de l’aspect religieux, que représente la commémoration du Magal à vos yeux ?

Aliou Sall : C’est vrai, nous sommes là comme tous les pèlerins en vue de célébrer le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Mais nous sommes surtout là, pour nous inspirer des bienfaits de Serigne qui est une grande référence dans la pratique musulmane. En tant que propagateur de la religion de l’Islam dans un contexte difficile marqué par des politiques de restriction à son égard.
C’est pourquoi nous sommes à Touba pour profiter de ce mérite de Cheikh Ahmadou Bamba qui a légué à la communauté musulmane, un héritage inestimable en termes de valeurs, de bonnes pratiques ; d’ouvres islamiques et de respect des préceptes de l’Islam.

Question : Le message de Bamba est-il destiné seulement aux Mourides ?

Aliou Sall : Il serait très réducteur de considérer que Serigne Touba ne s’est adressé qu’aux fidèles mourides. Son message dépasse largement une confrérie donnée. Au-delà du message, il a posé des actes forts qui sont plus profonds que le discours. Faire ce qu’il a fait dans contexte colonial difficile et vivre toutes ces contraintes en ayant comme seul compagnon Dieu.
Il a été tout le temps entre les mains du colonisateur ou en résidence surveillée, mais tout cela ne l’a pas dévié de son chemin qui est de servir Allah et de propager les préceptes édictés dans le Coran et la Sounah de son prophète Mouhammad (PSL).
Tout musulman peut bénéficier des valeureux et nobles gestes de Serigne Touba. Lui-même, il l’a dit dans l’une de ses œuvres majeures "Mazalikoul Djinane". Le Cheikh a expliqué dans ce livre qu’il ne fait pas de distinction entre mourides, tijanes, khadre et les confréries. Pour lui, tous les chemins vers Dieu.

Question : Cet esprit d’ouverture ne dénote-t-il pas la dimension de rassembleur que l’on prête à Serigne Touba ?

Aliou Sall : C’est exactement cela. Il a presque utilisé une métaphore dans l’ouvrage précité, en disant en substance que les confréries, c’est comme la gare routière. Les gens peuvent prendre des véhicules différents ou parfois empruntés des chemins différents, mais ils se retrouvent souvent à la même destination. C’est comme en ce moment à Touba. Beaucoup de personnes ont quitté le même endroit sans nécessairement prendre le même chemin et le même véhicule, mais ils sont tous à Touba.
Nous devons nous inspirer de ces exemples pour partir de l’avant. Nous devons surtout inviter les jeunes à s’inspirer du message de Bamba, pour créer une sorte de plateforme de restauration des valeurs. Serigne Touba nous a indiqué le chemin qui est celui déjà tracé par le Coran et la Sounah.
J’ai surtout magnifié les colloques qui ont été organisés et qui ont réuni toutes les familles confrériques du Sénégal. Cela participe du brassard confrérique extraordinaire et renforce l’unité de la Oumah autour de l’essentiel. Le message de Cheikh Ahmadou Bamba est plus que d’actualité et interpelle tous, surtout dans un contexte de perte de valeurs.

Source: aps.sn

Médias: Il y a eu plus d’accréditations pour le Magal que pour le Sommet de la Francophonie

Il y a eu plus d'accréditations pour le Grand Magal de Touba que lors du 15e Sommet de de la Francophonie qui s’est tenu à Diamniadio .
Pour cette 120e édition du Magal de Touba, 823 professsionels des médias ont été recensés alors que pour le sommet de la Francophonie, ils étaient 750. Et ce qui est plus important, c’est la diversité des groupes de presse qui ont couvert l’évènement. A Touba, rapporte le journal Le Quotidien, il y avait les médias nationaux mais aussi internationaux. parmi ceux-ci, on peut citer le quotidien Le Monde, TV5, Al Jazeera, Africable ou encore la RTI.
Cette forte présence médiatique confirme la dimension internationale du Magal et de l’oeuvre de Khadiou Rassoul.

dimanche 7 décembre 2014

LE SENS D’UNE COMMEMORATION : LE GRAND MAGAL DE TOUBA "18 SAFAR".

De la tentative de liquidation physique, de l’humiliation de toutes sortes, de l’exil lointain dans des pays aux environnements hostiles (climat, mouche tsé-tsé), Serigne Bamba a triomphé par la grâce de Son SSEIGNEURet du Prophète Mouhamed (PSL)

Paroles du Cheikh :

« Le motif de mon départ en exil est la volonté du Seigneur d’élever mon rang, de faire de moi l'intercesseur des miens et Le Serviteur du Prophète(PSL) à demeure ».

« Dieu seul a inspiré le dessein d’internement dans les cœurs de ceux qui furent les auteurs de mon exil lointain dans des horizons où j'ai obtenu des grâces au-dessus de la sonde de toute exploration » (CF Jazahu Chakur Les dons du Digne de Reconnaissance.)

"Je marchais en compagnie des vertueux compagnons du prophète (PSL) au moment de partir alors que les ennemis me considéraient comme leur prisonnier. " (Cf Assiou).

 « du coq au chameau, je recommande à tous ceux qui s’associe à mon bonheur d'y investir selon leurs moyens, dans l’action de grâce que je rends à DIEU. Action de grâce dont ma seule langue ne suffit plus » 

« Entre deux confrères vivant ensemble, si l’un accorde plus d’égard au Magal, il se verra sans cesse adjugé des titres de prééminence sur l 'autre »


Dans Assirou :

14-Mes demeures furent vidées et, des miens, je fus brutalement séparé en vertu du Service auquel je me voue] : le Panégyrique du Prophète dont nulle apologie n'est à même de louer avec justesse les Avantages

39-Le Prophète Muhammad, la Meilleure des créatures dans leur ensemble, mon Intercesseur qui préserve et illumine mon Intégralité.


Dans Moukhadimaat

Je me confie totalement au MAITRE du Trône, SEIGNEUR de la Générosité et du Pardon, de connivence avec l'Elu le Plus Pur (Al Muçtafâ) et DIEU perpétue ma pureté
Je me confie entièrement avec Celui qui est le Choisi le Meilleur (Al Mukhtâr) à DIEU l'UNIQUE ; que les deux Prières de CELUI Qui a effacé ma vanité grâce à Lui soient sur Lui
IL (DIEU) m'a préservé, grâce à Lui (le Prophète), de la vilenie, s'est accordé à réaliser mes voeux et m'a pourvu d'une exclusivité du culte par laquelle IL a enrayé mes erreurs
J'ai emprunté la voie du serviteur par mon panégyrique à Mouhammad ; sur Lui la Prière de DIEU, tant qu'IL préserve mon camp
J'ai pardonné à l'ensemble des ennemis pour l'Amour de Celui qui les a chassés définitivement vers tout autre que moi, et point je n'ai jugé utile de me défendre

Dans Sindidi

 [J’ai nommé] Mouhammad, la fine fleur des choisis, notre guide jusqu’au Paradis éternel, le jour du Rassemblement, ô mon Dieu !
Dans walaqad Karamna bani adam

Aux plus durs moments de mon existence mon cœur était attristé, Tu m’as assisté; efface de moi tout mauvais penchant des hommes et des djins et pour toujours.

Je me confie à Toi aujourd’hui et me propose d’être un serviteur. Aussi, je débute un travail où à Tes Côtés je remplacerai Kahab et Assane.

Par l’encre (que j’utilise dans mes écrits) j’appelle ce qui exauce les vœux à cause du travail de Celui dont la satisfaction me sert d’armes pour combattre les ennemis.

Muhamed notre éclairé, le meilleur des créatures qu’il soit honoré par Celui dont j’implore la Grâce à tout instant.

Que paix, bonheur et félicité demeurent éternellement en Mohamed, par mes écrits, je demande au Seigneur de me servir de défense contre les péchés.
Mon âme, mon corps ainsi que mes bras sont dirigés vers Toi, Toi Le Bon qui ne cesse d’être Céleste. 
Fais que mon retour au pays (natal) soit une félicité pour tous. Épargne-nous du jour
où tu réunis les gens pour les conduire en enfer.


Mawahibou

Tu as parachevé ma marche vers Toi et procuré des Faveurs excellentes, puisses-Tu demeurer en ma faveur par Ta Bienveillance Infinie comme Tu le fis pour les Pieux

Ô Peuples des terres et des mers ! Accourez sans tarder vers le Vertueux, hâtez-vous tous vers l'Océan de Générosité !
Il a drainé toutes sortes de Bienfaits vers mes lieux de résidence, Lui dont le Soutien en mon endroit s'avère manifeste à l'instar de la Splendeur

A Lui je vouerai, matins et soirs, des panégyriques, ayant accédé [grâce à LUI] au succès

Aussi vouerai-je la moitié du temps à la Prière sur le Prophète et l'autre moitié à faire son éloge tout en me consacrant à son imitation
J'ai entièrement remis mes affaires au Prophète qui pérennisa mon existence et aux Combattants de Badr en dehors de tout atermoiement

La date du 18 safar de l’hégire commémore chaque année à Touba l’anniversaire du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba

POURQUOI L 'EXIL ?

Le grand Magal de Touba commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Lorsque le Prophète (psl) apparut à Serigne TOUBA lors d'une retraite spirituelle à la mosquée de Darou Khoudoss (à Touba) au mois de Ramadan 1312H /1895, il fut conclu le pacte de l’exil .

Serigne Saliou Mbacké nous dit à ce propos : « Serigne TOUBA avait dit avoir signé en ce jour un pacte avec le Seigneur pour une mission qui était le gage de toutes ses ambitions en grades et en stations spirituelles et en contre parti desquels notre Seigneur lui fit endurer une somme d'épreuves en adorations, souffrances et peines. C’est en ce jour-là qu'il quitta sa résidence du Djolof (Mbacké Baari) en direction de Saint Louis en vue du chemin de l 'exil » (cf sermon de Serigne Saliou Mbacké , appel Magal 1991 »

En 1895 alors que le Sénégal était sous l’emprise de la domination coloniale française et que le monde musulman se sentait menacé par un fléchissement de ses valeurs, Cheikh Amadou Bamba allait à l'entame d'une mission qui devrait lui valoir la glorieuse fête du Grand Magal de Touba.

Le 5 septembre : « Le conseil privé, après avoir entendu les rapports de M. Merlin et Leclerc et fait comparaître Ahmadou Bamba, a été d'avis à l’unanimité qu'il y 'avait lieu de l'interner jusqu'à ce que l’agitation causée par ses enseignements soit oubliée au Sénégal » Extrait du rapport du conseil privé 5 sept 1895 Saint Louis.