Ce sont les appels que font traditionnellement les khalifs à chaque
approche du GRAND-MAGAL en vue de rappeler la date ainsi que les
recommandations de Serigne Touba. C’est dans cet objectif que nous en
présentons quelques uns qui pourront éclairer davantage sur l’objet du
jour, les modalités de l’Action de Grâce et toutes autres formes de
recommandations utiles aux pèlerins.
Sermon prononcé par
SERIGNE SALIOU MBACKE le Samedi 4 Safar 1411.H
(25 Août 1990) relatif au GRAND-MAGAL de TOUBA
Que la Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de DIEU soient sur vous.
J’adresse mes salutations à vous autres l’ensemble de mes frères
adeptes mourides, saluant aussi tous les frères musulmans, ainsi que les
frères compatriotes et vous rappelle la recommandation que SERIGNE
TOUBA nous donna le 18éme jour du mois lunaire de Safar.
D’aucuns disent que c’est le jour de son départ (en exil), d’autres
prétendent que c’est celui de son retour, mais en vérité, c’est le jour
de son départ, il s’agit bien de cela.
Quant à la raison de sa commémoration, elle relève de sa propre
discrétion. Il dit qu’en ce jour, DIEU lui a accordé des Bienfaits tels
qu’Il lui réalisa l’ensemble de ses vœux, en ce jour même.
Quiconque est son adepte doit, à l’occasion de ce jour, communier à
l’Action de Grâce qu’il rend à DIEU et en faire un jour de fête.
« Considérez-le au même titre que la Fête du Sacrifice (’Idul ’Adhâ) ;
je ne dis point qu’il a plus de bénédiction que la Fête du Sacrifice,
mais pour vous, il est meilleur que celle-ci. »
C’est après qu’il fit cette recommandation qu’on lui donnât la
considération de la Fête du Sacrifice au point de l’appeler "la deuxième
Fête du sacrifice " ; alors, il recommanda de ne pas l’appeler comme
tel, car cela ressemblerait à de l’innovation blâmable.
Il déclara que la Fête du sacrifice étant une Tradition Prophétique,
l’appellation "deuxième fête du sacrifice" ressemblerait donc à une
innovation blâmable. C’est pourquoi il recommanda de l’appeler "MAGAL"
(MAGAL : Terme Wolof qui signifie ici célébrer , évidemment dans
l’exaltation de la Grandeur du SEIGNEUR et l’Election du Prophète. C’est
autrement dit glorifier le SEIGNEUR et Son PROPHETE par ce Jour qui
marque le départ en exil du Cheikh) et que personne ne l’appelle
"deuxième Fête du Sacrifice". C’est ce nom de « Magal » que nous
employons tous pour désigner un grand jour, mais ce jour est le premier à
le porter et c’est lui (le Cheikh) qui est le premier à le lui donner.
S’agissant également du sacrifice allant de la poule au chameau qu’il
recommanda à chacun de faire pour lui selon ses moyens, il ne faudrait
pas que l’on comprenne qu’il veuille que l’on immole systématiquement
poule et chameau. Pour la fête du sacrifice dont il a fait référence,
chacun sait que les sacrifices du mouton, de la chèvre et du bœuf y sont
au-dessus de celui du chameau, et "considérer-le au même titre que la
fête du sacrifice" a-t-il ordonné ; ce n’est donc pas qu’il recommande
qu’on y sacrifie et poule et chameau.
Le rituel de la fête du sacrifice est certes connu de tout le monde.
Mais on peut comprendre qu’à l’époque, la poule était la moindre des
espèces dans cet holocauste et le chameau la plus grosse. C’est dire
qu’il ne minimise ni n’est impressionné par ce qui en est l’apport de
chacun, selon ses moyens. Voilà l’explication d’une telle allusion.
Il dira qu’étant donné deux personnes, Si l’une prend en haute
considération ce jour et que l’autre le néglige, celui qui lui voue de
la considération ne cessera jamais de voir les titres de prééminence
qu’il a sur l’autre.
Par conséquent, ayons la résolution de le prendre en haute
considération selon ses propres recommandations et nous recommandons à
quiconque sollicite ou écoute nos directives d’en faire autant.
Souhaitons le célébrer le plus longtemps possible et en obtenir tous les
bienfaits.
MEMORABLE SERMON prononcé par SERIGNE ABDOUL AHAD MBACKE
appelant au PELERINAGE COMMEMORANT LE GRAND-MAGAL de TOUBA QUI CELEBRE
LE DEPART EN EXIL DE CHEIKH AHMADOU BAMBA DEBUT SAFAR (1400.h) 1980 à
TOUBA
Que la Paix, la Bénédiction et la Miséricorde de Dieu soient sur
vous. Chers confrères, chers condisciples, je vous adresse mes
salutations, vous remercie, vous témoigne ma gratitude, vous apprenant
qu’aujourd’hui je viens à nouveau m’entretenir avec vous des préparatifs
du MAGAL que nous avons devant nous, soit le 18ème jour du mois
courant.
Quant à l’entretien, la perspective dans laquelle je vais l’aborder est la suivante :
Au nom de DIEU le CLEMENT le MISERICORDIEUX -
« A chaque peuple de la communauté (musulmane) nous avons offert une
occasion de fête pour temoigner leur gratitude. Mais qu’ils ne
contrarient pas ce qui est ordonné - Appelle les plutôt vers ton Maître
car tu es sur la Voie Droite » (S22 V67)
« A chaque peuple de la communauté, nous avons donné une occasion de
fête (à ses membres) pour témoigner leur gratitude afin qu’ils
mentionnent le nom de DIEU dans leur holocauste sur ce que DIEU leur a
disposé en bétail. ALLAH est une seule et suprême divinité. A Elle
soumettez-vous (aslama) ! (Prophète) annonce la bonne nouvelle aux
humbles adorateurs de DIEU,"dont les coeurs sont sensibles à l’évocation
de DIEU,"ceux qui endurent leurs épreuves avec longanimité, à ceux qui
accomplissent scrupuleusement la prière et (qui) dépensent (en aumône)
sur ce que nous leur avons attribué (S22 V 34/35) »
La Parole de DIEU le TRES HAUT est Véridique
J’évoquerai en outre l’autorité de la sentence sacrée du Prophète -
Que le Salut et la Paix soient sur Lui - dans laquelle Il cite :
"Bonheur à ceux-là qui atteindront le quatorzième centenaire de notre ère"
( 1 ) Il ne s’agit ici que de l’ère musulmane ou du calendrier
Islamique commençant à l’hégire (622 du calendrier Grégorien). Donc
cette chronologie établit le siècle selon le calendrier Hégirien, ce
qui donne pour la correspondance grégorienne de 1883 à 1980 soit 97 ans,
d’oú les 3 ans de différence réglementaire entre le siècle solaire pour
l’ère chrétienne et le siècle lunaire pour l’ère musulmane) (Soit de
1301 à 1400 H - ou - de 1883 à 1980).
La
parole du Prophète (Paix et Salut sur Lui) est Véridique - J’y
ajouterai dans la même perspective enfin, un extrait des propos du
Serviteur du Prophète - agrée soit-IL de la Paix et du Salut de DIEU -
dans lequel Il atteste ce qui suit :
"Je commence mon propos de Serviteur en renouvelant allégeance
à DIEU l’ELECTEUR , qui choisit au premier rang qui Il veut."
(Dans ses Ecrits d’exil (cf. le recueil du SILK-AL-JAWAHIR P.512
-voir extrait en annexe-). Il explique que sa mission n’est rien d’autre
que son élection au rang de Serviteur du Prophète (Paix et Salut sur
Lui) dont il porta le titre en l’an 1313-H.) En L’an 1313-H. (ou 1895)
(Dans les lettres des 15 et 29 Août 1895, respectivement de MM Leclerc
et Merlin portant toutes deux compte- rendu de l’arrestation du Cheikh,
il est aisé de comprendre que l’arrestation de Cheikh Ahmadou Bamba a eu
lieu le 10 Août 1895, où, dès le début de la matinée coïncidant au
18ème jour de Safar 1313, Il quitta MBACKE Bâry, sa demeure du Djoloff
et arriva à Djéwal à 14h à la rencontre de la troupe chargée de son
arrestation sous la direction de M Leclerc).
IL a décreté en mission en 1313 /h ce qui, dans mon coeur, fut déjà mon ambition en 1301-H. (1883). »
« Et en cela ma délivrance en 1313 de toute attache en dehors de DIEU pour servir l’Annonciateur de la Bonne Nouvelle »
(Dans le commentaire qu’il a fait de ce poème ,dans ses écrits d’exil
(cf. le recueil du SILKUL-JAWÂHIR P.512, Il considère comme attache
tout ce à quoi il s’appliquait avant la mission de serviteur du Prophète
à savoir : L’érudition, les litanies et oraisons jaculatoires et
d’autres formes d’adoration)
« DIEU Seul a inspiré le dessein (d’internement) dans le coeur de
ceux qui furent les auteurs en cette même année » (Il s’agit de l’année
1313-H/1895, date à laquelle il a été exilé.)
« De l’exil lointain dans des horizons où j’ai obtenu des grâces au dessus de la sonde de toute exploration »
Chers confrères, chers condisciples, je vous salue donc, vous
témoigne ma reconnaissance et vous remercie, ainsi je reviens encore
vous rappeler à l’aube de ce nouveau siècle, en cette année 1400.H , la
recommandation de notre illustre Guide, qui fait notre espoir dans ce
monde-ci et dans la vie éternelle.
Cette recommandation consiste à ce que nous nous unissions à Lui
dans les témoignages de Grâce à Son SEIGNEUR à l’occasion de ce Jour
dont nous nous approchons, en l’occurence le 18ème du mois courant
(C’est le mois de Safar, 2ème mois de l’année musulmane après muharram
et avant le Rabi’I), chaque année qui viendra encore, de la poule au
chameau, tout ce qu’une personne peut en sacrifier en holocauste, qu’il
le fasse pour s’unir ainsi à lui dans ses témoignages de Grâce qu’il
rend à DIEU du Bienfait qu’Il lui a accordé, privilège qu’Il n’a
d’ailleurs jamais accordé à quelqu’un d’autre.
Quant à la preuve (attestant ce Bienfait), elle est des plus évidentes et je vais la citer pour que nous l’apprenions :
« DIEU m’a accordé des dons prodigieux qu’il n’a jamais accordés et qu’il n’accordera jamais à un contingent. »
« Je ne doute guère de ma qualité de voisin intime du CREATEUR DE L’UNIVERS, quel magnifique état ! »
« Les faveurs imméritées que j’ai obtenues en provenance de DIEU ne
se comptent plus dans l’univers et c’est cela, mon bonheur. »
Si donc vous voyez que cet appel, je m’emploie à le transmettre
chaque fois et à le rappeler tout le temps, rien n’est à la base, si ce
n’est la connaissance que j’ai dans le fond intime de mon être qu’à
l’endroit de quiconque marche sur terre, je souhaite la Paix, le
bien-être et l’honorabilité.
Quant au vœu que je forme pour moi-même, à savoir la Miséricorde de
DIEU et Son Secours, à tout croyant qui marche sur terre, le même vœu
que je postule pour moi est identique à celui que je forme pour lui.
Convaincu alors que je ne peux rien assurer à ma personne , encore
moins à un autre, souhaitant corrélativement en faveur de tout le monde
la réalisation des vœux.Je veux ainsi que celui qui aura honoré de sa
présence ce lieu, obtienne auprès de DIEU une heureuse issue de tous ses
desseins.
Je prie celui qui a la possibilité de venir, d’être là, celui qui est
dans l’impossibilité, d’y accréditer son intention, l’investissant à sa
quête, car partout où l’homme n’a pas les moyens de parvenir, son
intention l’y représente.
Je ne doute pas que toute prière qu’une personne y formera, lui sera
accordée ; tout individu marchant sur terre, s’il vient ici en
pèlerinage [dans ce lieu saint], tous ses vœux
seront réalisés, j’en suis certain car c’est Serigne TOUBA qui l’a dit :
« Le CREATEUR a disposé absolument à ma gouverne, la destinée
descréatures de mon époque. DIEU honore volontiers toutes les requêtes
que je lui adresse ».
Dés lors qu’il a proclamé ceci, je ne doute pas que dans ce Lieu
Saint, il a sollicité auprès de DIEU, en faveur de tout pèlerin
effectuant le séjour, qu’il retourne comblé de tous ses vœux, ainsi
donc, je ne peux que vous le rappeler.
Et je sollicite également auprès de vous, chacun individuellement, ce
qui lui est absolument indispensable et qu’il convoite, de venir le
requérir ici afin que DIEU le lui accorde, car je suis certain que c’est
seulement dans la formulation que DIEU l’exauce.
Donc tout pèlerin qui vient, je le prie de parfaire sa résolution,
d’épurer son intention dans sa conduite au cours du déplacement car, je
ne doute pas que pour toute requête que chacun aura formulé à l’aller,
il s’en retournera avec un agrément ,à condition de raffiner jusqu’au
bout sa résolution . Ceci est une vérité à laquelle je ne prête guère
deux hypothèses.
Quant à nous autres habitants de TOUBA, j’exhorte ma personne et vous
recommande que nous offrions le meilleur accueil aux hôtes, que nous
les hébergions, leur offrions tous les honneurs, les mettant dans des
dispositions favorables, les traitant humainement, évitant généreusement
à chacun la faim et la soif.
Ce faisant, il faut leur faire bénéficier des usages de bienséance,
faire preuve de compassion à l’égard de tous, à l’endroit de chacun,
observer la même intention que nous avons envers nous-mêmes, réserver
aussi le même sort auquel nous aspirons. Ainsi, je ne doute pas que
chaque année qui viendra dans l’avenir sera meilleure pour nous que la
précédente, et ce, par la grâce de Serigne TOUBA sur qui nous comptons
exclusivement - S’il plaît à DIEU -
Par conséquent je prie DIEU, qui n’ est indigent en rien et qui est
pourvu de tout, qu’Il nous accorde par l’action sacrée de ce jour, par
la Gloire de ce jour, par le rang du promoteur attitré de ce jour, par
le Pouvoir de celui dans le Service de qui il a été promu à de tels
mérites ?et par la Grâce du Détenteur des dons qu’IL répandait sur lui,
qu’Il nous accorde donc, Son Aide, multiplie la sauvegarde de notre
décence, amplifie sa miséricorde sur le pays, y déverse des ondées de
bien-être qui inondent, apportant la Paix et le Salut partout et sur
tout le monde, et ce, au nom de Serigne TOUBA, dans sa formule de prière
où il dit :
« Ô Toi le MAITRE DE LA ROYAUTE ! Ô TOI qui est au dessus de toute
vengeance ! octroie Ta MISERICORDE à l’ensemble des créatures ; Toi le
GUIDE qui assistes ».
« Au nom du Serviteur et du rang de son Maître »
Appel lancé par SERIGNE ABDOUL AHAD MBACKE Khalif Général des
Mourides à l’approche du Grand Magal de TOUBA début du mois de SAFAR
1399 H. 1979 à TOUBA- Sénégal
Que le Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de DIEU LE Très-Haut soient sur vous.
A vous tous mes chers confrères, à vous tous mes chers condisciples,
je vous salue, vous rends grâce et vous remercie en même temps ; venant
enfin aujourd’hui précisément au sujet du Grand Magal vers lequel nous
nous approchons. Il porte effectivement d’ailleurs cette appellation et
recèle des bienfaits infinis que son initiateur a annoncés dans
l’intention de vous éclairer véritablement le point à partir duquel il
fonde son origine et de vous donner une explication de tout rituel qui
en est établi.
DIEU a fait que cette Sainte ville de TOUBA, lorsque Serigne TOUBA
lui-même la fonda, c’est strictement pendant un septennat que Dieu lui
permit d’y séjourner ; à la septième année correspondant à l’an
1313.H/1895, au cours du mois sacré de Ramadan, il procéda à la retraite
spirituelle de l’Ic tikâf(C’est l’excellente pratique surérogatoire de
la retraite spirituelle. Le jeûne en est une condition, elle ne se fait
que dans des mosquées comme l’a dit Allah dont la Gloire est
proclamée : "Passez ce temps en pieux exercices dans les mosquées"(S.2
v.83). Pour nous Malékites, la durée maximum qui nous paraît la
meilleure pour cette retraite est de dix (10) jours - elle devra être
interrompue au bout de cette durée (cf. risâla). dans l’actuelle mosquée
que Serigne Mbacké Madina vient de reconstruire.
Dans cette mosquée où il passa les pieux exercices de l’Ictikâf, le
Prophète - sur lui le Salut et la Bénédiction du Très Haut - lui apparut
en compagnie de la Légion de ses vertueux partisans, qui constituent sa
sainte garde avec laquelle il est à jamais inséparable.
A peine a t-il vu ces derniers, que toute sa résolution se ramena au
désir ardent de s’aligner au rang de ceux-là, les compagnons du
Prophète.
Le Prophète (Paix et Salut sur Lui) lui signifia :
"Cela est chose ardue, dans la mesure où ces gens là que tu vois en
ma compagnie, c’est leur sang qu’ils avaient alors versé ; or, l’ultime
sacrifice du sang versé est une prescription abrogée ; dés lors que
l’effusion du sang ne s’ordonne plus, le gage qui pourrait permettre de
réaliser ce vœu sera une épreuve des plus pénibles, absolument mise à la
charge du requérant qui l’assumera pleinement tout seul, sans recourir à
personne ,il sera tenu de l’assumer dignement jusqu’au bout pour
pouvoir l’impétrer [la palme du martyr]..."
"... Par conséquent, je voudrais, puisque tu es, quant à toi, à trois
mois de la station de POLE DE L’EPOQUE, ( Pôle :"Al Qutb" ; Il est au
sommet de la hiérarchie mystique des hommes de DIEU (Ar rijâlul - lâhi).
Il est l’héritier du Prophète et DIEU lui dispose la destinée des êtres
humains dans la période prophétique à laquelle il préside ; il connaît
la Loi pure (législation contenue dans les Livres révélés) et la Vérité
Radieuse (contenue dans la Tablette bien gardée), il passe par tous les
stades de la hiérarchie mystique avant d’être promu à la dignité
polaire par Mouhammad l’Envoyé de DIEU.) - car personne n’en est investi
sans atteindre les quarante ans or tu es à trois mois d’intervalle de
tes quarante ans-,je peux te faire brûler ces trois mois aujourd’hui
même et t’élever au rang de pôle de l’époque. "
Il (Serigne TOUBA) lui fit savoir alors : - " certes cette
proposition est sublime, elle est intéressante aussi, mais c’est bien
dommage ma vision la transcende ; car à présent, mon ambition est quant à
cette légion qui vous accompagne, d’en être membre ".
Le Prophètel’avisa donc de ceci :
"Ce qui te fera compter parmi eux est une somme d’épreuves trop
lourdes, car c’est à plusieurs reprises qu’une personne est arrivée au
stade où tu es actuellement et à qui je suis apparu exactement comme je
le fais avec toi, et qui n’eut d’autre ambition que d’en faire partie,
mais l’épreuve qui est le gage de son admission, une fois mise à sa
charge, il finit par être secouru sinon il serait tombé dans la
disgrâce ; mais un seul sujet mis sous le poids de l’épreuve, l’ayant
porté jusqu’à être promu à leur rang n’a pas encore existé.
"Donc si cela était de mon gré, tu ne t’y engagerais pas ; car tu es
épris d’un attachement envers moi qui n’est d’ailleurs pas une affection
déguisée ; alors que jamais je ne pourrais te venir en aide dans
l’épreuve, parce qu’en te favorisant de la sorte, on me ferait le
reproche et je n’accepterais pas le blâme à cause de mon attitude en
faveur de quelqu’un."
le Cheikh - ( lui opposant l’objection ) : "Quant à moi, j’ai une
totale ignorance de la nature de l’épreuve que tu mettras à ma charge,
n’ayant point suscité mon âme aussi, je ne peux savoir ce qu’elle est à
même ou non de supporter ; cependant, je peux certifier par serment quel
que soit le poids de la souffrance que je recevrai, si mon âme y
résiste, dans tous les cas ma force morale l’encaissera."V
le Prophète : -" Cela est chose conclue, je t’apprends que j’accepte
ton vœu.Par conséquent, il ne te reste plus qu’à émigrer de cette Ville
(Touba) sans délai, car tu es mis en confrontation avec tes ennemis
contemporains, et parallèlement, cette Ville (sainte)a été mise pour toi
sous une protection absolue, de sorte qu’un malheur ne s’y abattra
jamais sur toi jusqu’à la fin du monde ; donc, retire-toi de cette
Ville. "
Voilà la raison qui, lorsqu’il rompit son jeûne du mois de Ramadan,
le conduisit à quitter la Ville pour aller se fixer à Mbacké Bâri ( une
localité du Djollof).
Je crois qu’il y est resté les mois de Shawwâl, Dhûl qicdati , Dhûl
hijjati, Muharram et arriva le mois de Safar dans lequel il fut arrêté
et déporté (Ce sont des mois du calendrier Islamique. Il veut dire qu’il
y est resté le lOème, le 11ème, le l2ème (l’an 1312) et le 1er et le
2ème mois de l’an 1313 H.)
Le Samedi de son arrestation qui fut le 18ème jour du mois de
Safar, lorsque Serigne Ibra Faty (appelé aussi Mame Thierno Birahim
Mbacké. Il était le frère et le disciple du Cheikh Ahmadou Bamba) partit
de St Louis, (Ville située au Nord du Sénégal sur le littoral
Atlantique. Capitale fédérale de (L’A.O.F) de 1895 à 1902, détachée du
Sénégal pour former un territoire particulier, Saint-Louis demeura la
capitale du Sénégal jusqu’en 1957 (cf. Atlas Sénégal Ed J.A 1983).) il
fut informé par le gouverneur de ce qui suit :
"
J’ai envoyé un détachement en vue de son arrestation , car il lui a été
adressé plusieurs convocations auxquelles il a refusé délibérément de
répondre ".
Serigne Ibra Faty : - " Pas une seule convocation qui lui était destinée ne lui est parvenue."
Le Gouverneur : - " Toi certes, j’ai la conviction que tu es son
envoyé ; mais entre autre, crois-tu qu’en le convoquant, il viendrait ? "
Serigne Ibra faty :- " Je n’ai aucun doute sur cela ".
Le Gouverneur(lui donnant l’assurance) : - J’ordonnerai aux troupes
chargées de son arrestation que partout où mon télégramme leur
parviendra, d’y camper jusqu’au lendemain dans l’après-midi ; ainsi s’il
ne se rend pas , elles pourront alors le trouver jusqu’à sa demeure."
Serigne Ibra Faty : - "cela est bien possible."
Il prit ensuite le train, descendit à Louga, un vieil homme du nom de
Serigne Omar Niane (Serigne Ahmadou Lamine Diop Dagana dans son livre
intitulé "IRWÂ UN NADÎM MIN ’ADHBI HUBB AL KHADIM (l’abreuvement du
commensal dans la douce source d’amour du serviteur) nous apprend que
Omar Niane était un mouride de Serigne Touba. Il était le cheikh de
Gandiar Niane, une localité située prés de Louga) de la localité de
Gunjura mit son propre cheval à sa disposition en lui disant : " c’est
un étalon dressé pendant trois ans ; sans vous parler d’épuisement,il
ne trébucherait jamais. "
Il enfourcha ce cheval, entama le parcours nocturne et chevaucha
toute la nuit ; son auxiliaire, celui qui devait lui servir de guide ,en
l’occurrence Mame Abdou Lô, s’arrêta à mi chemin prétextant la
fatigue ;il se coucha et le recommanda à un certain Peulh.
Il effectue avec ce pâtre (le peulh) une petite distance de marche et
ce dernier disparut subitement de ses yeux dans la friche ; abusé, il
ne vit plus personne, ne fit plus rien que laisser le cheval poursuivre
librement sa marche, cavalant ainsi sans arrêt jusqu’au moment de
l’appel à la prière de l’aube et il arriva enfin à destination.
A son arrivée, il trouva que le Cheikh avait déjà sorti tous ses
effets, de sorte qu’il n’avait plus qu’à partir ; en venant prier à la
mosquée, lui-même le Cheikh posait la question à savoir :
" et Thierno, il n’est pas encore de retour ?
on lui répondit :
"pas encore ".
mais avant même qu’il ne prononça le Salâm qui termine la prière, Thierno était arrivé.
Après l’avoir prononcé, il le vit et lui dit :
tu es revenu ?
oui. Lui dit-il.
( le CHEIKH s’adressant à Thierno ) : " J’ai donc fait tous mes préparatifs".
Il se dirigeait ensuite avec lui vers la concession . Thierno ,
voulant lui faire le compte- rendu de son voyage , le Cheikh sur le
point de franchir la porte, fit brusquement volte-face en s’exclamant :
"LA ILLAHA ILLA LAH !" "IL N’Y A DE DIEU QU’ALLAH"
moi j’ai failli rentrer dans la maison alors que mon Seigneur m’a
informé qu’y retourner m’est formellement défendu, et moi j’allais le
faire "
Il se retourna alors, s’arrêta au milieu de l’esplanade -Thierno tentait toujours de lui parler, mais il lui dit :
Ne
m’attarde pas ! il est inutile de m’apprendre quoi que ce soit ;
Thierno ! sache qu’hier soir lorsque tu t’entretenais avec les blancs et
les thiedos à Louga, debout avec eux sur une sorte de clairière, une
bute en clairière, en ce moment précis, la colonie de fourmis qui te
montait aux jambes, rassure-toi je l’avais en face de moi..."(les blancs
et les thiédos : Il s’agit ici de Mr Leclerc Administrateur du cercle
de St Louis chargé par le Gouverneur du Sénégal et Dépendances de
l’arrestation de Cheikh Ahmadou Bamba. Leclerc était à Louga où il a
préparé toute l’opération avec des gardes régionaux ; du côté Thiédos,
il était avec le Bour Ndiambour, Mbarianne et beaucoup de cavaliers du
Oualo. )
"... Thierno ! je ne vais nulle part, je suis simplement en mission,
c’est strictement la garde de mes siens que je te confie ; pour ma part,
tu veilleras sur eux partout où tu auras la possibilité de l’assurer
dans le pays (Sénégal) jusqu’à ce que Dieu me ramène ".
C’est à la suite de cela qu’il quitta ; il a aussi révélé que c’est
un arrêt à DJEWAL même où il a rencontré le peloton de gendarmes (chargé
de son arrestation) que Dieu lui a accrédité l’armée céleste des
redoutables cavaliers de Bedr. (Il s’agit ici des anges ayant secouru le
Prophète à Bedr ainsi que des 313 musulmans ayant combattu les
infidéles à Bedr)
Et c’est parcequ’il ne s’est plus jamais séparé d’elle que la
machination contingente d’un fils d’Adam ne lui était plus que banalité,
nul ne pouvait lui faire éprouver une crainte en dehors de DIEU, nul ne
pouvait plus lui tourner la face qu’envers DIEU ; il ne vivait plus
dans la solitude car la compagnie permanente de ces GENS DE BEDR lui
suffisait, alors que le désir de se compter un des leurs restait son
objectif fondamental.
Il fut alors déporté et à chaque fois que revenait la date de son
départ en exil, on l’éloignait davantage de son lieu d’internement vers
une autre zone, les redoutables épreuves qu’il endurait, quelques
odieuses qu’elles étaient, quand revenait ce jour, on lui infligeait
d’autres persécutions qui lui faisait oublier celles du passé.
Il s’en est tenu à cela avec eux pendant sept années, au terme
desquelles Notre Seigneur lui signifia : " Ta Mission est parachevée, tu
t’est acquitté de ton contrat".
Et encore qu’on lui a fait vivre des situations durant lesquelles le Prophète lui a dit :
"
Il n’y a aucune forme de secours que je puisse t’apporter sinon tout ce
qui est sur le point de se produire que je te l’annonce et après te
l’avoir annoncé dans l’imminence, m’en retirer. "
Il y a un gouffre dans lequel il a été précipité, il est tel que
lorsqu’il sombra au fond - a t-il lui même raconté - la légion des
"Anges rapprochés" l’ont trouvé là-dedans pour l’en délivrer.
Avez-vous l’Ordre de Mon Seigneur ? leur demanda t-il.
Non ! répondirent les Anges.
je décline vos services . Leur dit-il alors.
L’Assemblée des Anges Suprêmes (le Plerôme) l’ont trouvé également là-dedans pour l’en extraire et il leur demanda :
avez-vous reçu l’Ordre de Mon Seigneur ?
Non ! répondirent -ils à sa question.
je regrette alors vos offres. Leur dit-il.
Il se passa alors qu’un certain individu, un être humain, le prit
d’un coup par les épaules, le mît à terre et lui dit promptement
Va poursuivre ta mission
Lorsqu’il se retourna, ce fut la religieuse Soxna Bousso sa mère (De
son vrai nom Mariama BOUSSO connue aussi sous le nom de "Jâratul lâh" la
voisine de DIEU ou Diarra chez les wolofs Soxna est la formule qui
désigne les Femmes vertueuses), il repartit poursuivre sa mission.
lorsqu’elle fut parachevée- vous connaissez la Bonté de DIEU, Sa
Générosité en dons, Son infinitude de ressources - donc, DIEU lui apprit
que :
"Ce qui avait motivé ton départ est un acquiq hors de propos, mais
aussi à compter d’aujourd’hui jusqu’à la fin du monde chaque fois que ce
jour reviendra, dans le temps,sois rassuré ; Je te gratifierai d’une
récompense pour l’équivalent de la présente rétribution qui fondait la
raison de ton départ."
Il se complut à cela, l’observa, DIEU aussi le remplissait
toujoursenverslui,s’acquittant régulièrementde cette facture
enversluijusqu’à son avènement à Diourbel où il appela les gens pour
leur dira ceci :
Quant au Bienfait que DIEU m’a accordé, ma seule et souveraine
Gratitude ne le couvre plus, parconséquent j’invite toute personne que
mon bonheur personnel réjouirait de s’unir à moi dans la reconnaissance à
DIEU, chaque fois que l’anniversaire de ce jour le trouve sur terre.
C’est d’ailleurs la bonne et simple raison qui faitqu’il y’a parmi
les anciens adeptes, les doyens d’âge, qui eux, avaient même abandonné
le sacrifice de la fête de l’Aid-al-kab !r, arguant solidement qu’il ne
sont en rien les obligés du Saint Abraham, c’est le Cheikh qui est lui
leur véritable bienfaiteur.
Sachant dés lors que cette circonstance est son jour de fête, c’est
l’occasion même qu’ils attendaient pour égorger leur mouton destiné à la
fête de "Tabaski" ou "Aid-el-kabîr" ; et même nous autres durant notre
enfance, l’appellation ,,TABASKIWAAT,( c’est un mot Wolof qui signifie
"la seconde fête du sacrifice) est celle qu’à l’unanimité, nous en avons
retenu.
En recommandant la célébration il avait dit : "Tout individu que
l’occasionde ce jour trouve quelque part est prié d’y consacrer toute la
mesure de ses possibilités sans restriction et ce, du sacrifice des
espèces allant du chameau à la poule ; chacun, individuellement avec les
moyens d’oblation dont il dispose est prié d’intervenir".
Il est une des propositions au sortir juste de l’événement, que DIEU
notre Seigneur lui a faite, - sa mission fut alors accomplie et ce fut
avant son retour - à savoir :
"Tous les fils D’Israël de ton époque ont chacun une demeure
infernale à la Gehenne comme il en dispose une de béatifique au Parasis
Certes chaque fils d’Adam en est titulaire mais eux (Fils d’Israël),
toutes leurs béatifiques, Je te les concéde " ( Abrahâm (Ibrâhîm) est le
père du Ishaq qui est lui-même ; père de Jacob (Yanqûb) qui portait le
nom d’Israël pour cela les hommes qui descendent des douze tribus du
Prophète Jacob sont appelés Banû Isrâ il ou fils d’israël. Aux temps du
Prophète Moïse (Mûsa), ils le trahirent. Il leur communiqua les dix
commandements et leur apporta la Thora (Pentateuque) mais les Banu
Isratl n’ont jamais pu comprendre ces hautes suggestions. Ils ont
modifié le Pentateuque, continué à adorer les idoles ; chassés de leur
terroir. Ils sont maudits par DIEU qui les a mis en déroute. Ils vivent
jusqu’à présent la diaspora juive .). C’est le Prophète qui le lui a
dit.
Après ce noble acte du Prophète à son endroit, il lui témoigna
vivement sa gratitude, ses remerciements les plus chaleureux, reprit la
concession et la lui rendit sous forme de "don pieux" (Hadiyya),
insistant qu’il la redonnait sous cette forme pour la simple face de
DIEU - LE TRES HAUT.
L’Envoyé de DIEU lui redit : - Je l’accepte, mais dans cette
approbation toute la grâce que génère un don pieux surtout celui de ce
genre, tu l’auras, de ce geste, cependant cette acquisition est une
faveur qui provenait délibérément de moi, et l’autorité de ma personne
se refuse de reprendre ce qu’elle a déjà prodigué ; je te l’attribue une
deuxième fois."
Il sollicita auprès de lui (Le Prophète) ceci : "QUE cela reste
néanmoins sous ta propre garde jusqu’au jour ultime (Jour du Jugement
dernier) et celui qui en trouvera délivrance saura qu’il est repêché et
alors ne pourra guère le nier..."
"...mais mes propres adeptes, qui se sont employés à l’observance de
mes recommandations sans faillir derrière moi, qu’ils occupent au bout
du compte des demeures qui ne leur étaient point dévolues à l’origine,
j’ ai honte de cela, j’ai aussi horreur de cela et ma pudeur ne me le
permet pas."
En somme toutes ces marques d’honneur interpelle à son niveau une
action de Grâce à rendre à DIEU et aussi à son Prophète (Paix et Salut
sur Lui), c’est d’ailleurs à cause de cela que nous recommandons à tout
le monde de venir rendre grâce pour lui.
Un tel témoignage de reconnaissance, se plaçant dés lors à posteriori
de son emprise directe, il ne le peut plus nous en sommes sûrs, aussi
nous autres qui vivons encore dans ce monde, avec les nombreuses
adversités qu’il comporte, ses bienfaits nous parviennent si abondamment
que celui d’entre nous qui tenterait de s’acquitter individuellement de
sa part de reconnaissance ne s’en sortirait pas.
Aussi n’assumant plus rien de notre propre condition, étant entendu
que c’est strictement dans son action et ses bienfaits que nous sommes
inclus, s’il ne nous demande qu’à communier avec lui dans l’Action de
Grâce, cette communion doit être des plus aisées.
Quelque soit le milieu d’appartenance du musulman, s’il aspire à une
Grâce qui lui sera utile ici-bas et dans l’au-delà ; elle peut
s’assouvir dans les bienfaits que Serigne TOUBA nous a apportés et quant
aux dons qu’il a reçus de DIEU ils n’ont laissé personne perplexe.
Si vous voyez d’ailleurs que je ne cesse de vous exhorter à venir
prendre part, à être plein de détermination, de former à l’occasion tous
vos vœux ici, c’est que j’ai les meilleures intentions en vous et bien
qu’inapte à vous les satisfaire, je sais du fond de mon être que ceci
peut donner à chacun l’occasion de réaliser ses vœux ; c’est à ce niveau
d’épilogue qu’il m’est suffisant de suspendre avec vous mon
argumentation.
Effectuer donc en ce lieu le pèlerinage est un devoir pour tout
individu qui, pour sa part est soucieux d’une parcelle de bienfait, à
plus forte raison ceux qui se sont inféodés à ses prescriptions et c’est
d’ailleurs une recommandation faite à l’ensemble des mourides.
Quant à nous autres qui vivons à TOUBA, d’autres se payent le billet
pour venir nous y trouver mais ne croyons pas qu’ils doivent être plus
résolus que nous , ou qu’ils veulent plus de bénédiction que nous, ou
encore qu’ils croient plus en lui (le Cheikh) que nous ; ayons la
conviction que nous sommes congénères.
DIEU nous a privilégié d’y vivre et eux, ils viennent du loin nous y
trouver , donc nous autres aussi notre charge - ce qui nous a dispensé
de payer le billet - nous devons nous y atteler, il s’agit de faire en
sorte que tout pèlerin s’éloigne de l’incommodité jusqu’à la fin de son
séjour dans cette ville et ce, dans tous les domaines du manger, du
boire, des dispositions les mettant hors de la malséance en toute chose.
Ceci est pour nous un impératif dont nous ne devons même pas douter
de son caractère obligatoire en nous, ayons la ferme intention de le
faire ; car les pèlerins et les hôtes , nous sommes congénères, celui
auprès de qui on effectue le pèlerinage est le principal responsable de
tout et c’est lui à qui nous avons tous ensemble prêté allégeance, et ce
qui amène tout un chacun à se dispenser lui est strictement destiné.
Donc faisons preuve d’amour-propre, de persévérance nous aussi dans
ce qui est notre devoir, c’est là le privilège que DIEU nous a accordé,
qu’on vienne nous trouver, en vérité est pour nous une faveur de DIEU ;
sachons donc que tous nos arrivants sont nos semblables, la
bienveillance qu’ils méritent tous, nous y appliquer avec l’intention de
la parfaire au maximum.
Sermon Prononcé par SERIGNE SALIOU MBACKE Khalif Général des Mourides à l’approche
du Grand Magal de TOUBA (1er SAFAR 1412H.)
soit le 12 août 1991 à TOUBA-Sénégal
Je cherche auprès de DIEU une Protection contre les Malices de Satan
le Lapidé...Je la mets sous Ta Protection ainsi que sa progéniture
contre la séduction de Satan le Lapidé (S.3 V36)
SEIGNEUR !je me mets sous Ta Protection contre les coups d’aiguillon
des démons ; et je me mets, SEIGNEUR ! sous ta protection afin qu’ils
(les démons) ne soient jamais présents en moi (S. 23 V98)
AU NOM DE DIEU LE CLEMENT, LE MISERICORDIEUX
Que le Salut, la Paix et la Bénédiction de DIEU le TRES-HAUT soient
sur notre Seigneur et Maître MOHAMMAD, ainsi que sur Sa Noble Famille et
Ses Vertueux Compagnons
Que la Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de DIEU soient sur vous.
J’adresse mes salutations à tous les frères musulmans, tout en leur
rendant hommage. Les manquements dont ils seraient passibles à mon
endroit, je les en excuse et demande pardon en retour.
Je viens faire un rappel à l’ensemble de mes condisciples mourides en
commençant par moi-même, rappelant la recommandation que SERIGNE TOUBA
nous avait donnée en ce mois présent ; ce mois dont les calendes sont un
jour de Lundi à notre vue et le 18ème un Jeudi.
Il avait dit avoir signé en ce jour un pacte avec notre SEIGNEUR
d’une Mission pour laquelle toutes ses ambitions en grades et en
stations spirituelles en contrepartie desquelles notre SEIGNEUR lui fit
endurer une somme d’épreuves en adoration, souffrances et peines.
C’est en ce jour là qu’il quitta sa résidence du Djoloff en direction
de SAINT-LOUIS en vue du chemin de l’exil. Ce jour alors, ce pour quoi
il avait signé un pacte avec notre SEIGNEUR et les épreuves qu’Il lui en
fit endurer, à chaque fois que revenait ce jour ; l’année suivante, ces
épreuves devenaient plus vivaces, plus lourdes, d’un poids bien
supérieur à celui des précédentes.
Durant les sept années consécutives passées en exil Il s’agit de
l’exil au Gabon, puis le quinquennat de sa déportation en Mauritanie,
puis les cinq autres de résidence surveillé au Djoloff(il s‘agit de
Thiéyéne où le CHEIKH fut mit en résidence surveillée de 1905 á 1912) et
durant toutes ces années qu’il demeura à DIOURBEL, quand revenait ce
jour, il en était toujours ainsi.
C’est seulement lors du séjour de DIOURBEL qu’un Jour, alors qu’il
attendait les mêmes épreuves et les mêmes souffrances, les attendant
comme toujours, ferme dans l’intention de les endurer, notre SEIGNEUR
lui prodigua en cela Son ordre, en lui faisant savoir que les épreuves
sont désormais terminées :
"La peine est levée, toute la Mission qui t’a été assignée a été
remplie. Tu as obtenu le prix de tout ce á quoi tu aspirais. Il ne reste
que la Rétribution et l’Action de Grâce."
Il appela alors tout le monde, leur fit part de cela et leur dit :Je
demande á celui qui en a les moyens de s ’associer á moi dans l’Action
de Grâce que je rends á mon SEIGNEUR. Il m’a en ce Jour exaucé au point
que j’y ai obtenu la totalité des avantages que je sollicitais auprès de
Lui.
Mais il se trouve que ce Jour coïncidait avec le Jour de son départ
en exil. C’est aussi le Jour où il avait obtenu tout ceci ; c’est
exclusivement le l8ème Jour du mois lunaire de Safar.
Quant à la Célébration du MAGAL, je la recommande, celui qui S’y
associe à moi dans l’Action de Grâce, s’il Plaît à DIEU, lorsque dans
l’Au-delà nous serons au Paradis aussi, certes notre SEIGNEUR
OMNISCIENT, d’un Parfait Discernement - malgré l’inexistence au Paradis
des mois et des jours - a une Clairvoyance au-dessus de tout et une
Transcendance sur toute chose. Mais notre SEIGNEUR Lui, ayant suscité la
création reconnaît parfaitement le repère qu’avait chaque jour au
monde, de sorte que quand le Jour reviendra, nous ne douterons point
qu’il s’agit de celui-ci.
Ce Jour, lorsque nous y parviendrons, il (DIEU) lui réservera des
Honneurs et les lui déversera surabondamment à telle enseigne que
quelque soient les Délices du Paradis, cette distinction sera une
exception de DIEU à son endroit à propos de laquelle, dit-il, celui qui
aura communié avec lui dans l’Action de Grâce, où qu’il se trouvera au
Paradis, recevra sa. part de cela. Voilà ce qu’il a déclaré ; c’est ce
qu’il a dit à propos de ce Jour.
Nous le rappelons donc et nous en renouvelons la recommandation en
ayant la ferme résolution de le célébrer de la manière la plus marquée.
S’agissant du MAGAL, voici ce qu’il avait recommandé et dit : "de la
Poule au Chameau, je recommande á chacun d’y intervenir pour moi selon
ses moyens dans l’Action de Grâce."
Il n’a pas dit qu’on y immole "poule et chameau", car le CHEIKH est
hostile à toute innovation blâmable et à tout ce qui est manifeste dans
le sens de "l’extrémisme" et de "l’excès "J’ai simplement recommandé
d’immoler les espèces allant de la poule au chameau c’est dire que je ne
sous-estime rien de la poule jusqu’au chameau. Toute intervention que
quelqu’un peut y faire selon ses moyens pour honorer et rendre grâce,
qu’il la fasse pour moi á l’occasion du Jour".
Chacun sait qu’une occasion d’action de grâce n’est qu’une occasion
pour honorer. Ayons donc la résolution de l’observer exactement comme Il
l’avait recommandé, selon la mesure de nos possibilités, avec également
l’intention d’y concilier l’adoration qui était sa préférence, à
savoir : la lecture du SAINT-CORAN et la récitation des Eloges du
PROPHETE.
S’agissant de la lecture du SAINT-CORAN, que chacun en acquitte son
mieux et l’adresse à son nom a l’Envoyé de DIEU - pour qui il œuvrait -
et entreprenne également une lecture qu’il lui destine personnellement
en guise de Don-Pieux. Que chacun y fasse toute la mesure de ses
possibilités .
A propos de ce que j’avais sollicité auprès de vous l’année dernière,
à savoir : ma charité à moi-même, celle que je demandais, tout ce
qu’une personne peut m’offrir en charité par des prières, qu’elle le
fasse pour moi, après avoir adressé à l’Envoyé de DIEU son Don-Pieux de
la part de SERIGNE TOUBA et à SERIGNE TOUBA le sien propre.
Cette charité qui m’est personnelle, je vous la rappelle pour cette
circonstance là. Quelque prière qu’une personne puisse faire pour moi,
qu’elle la fasse dans quelque chose comme le salut, le bénéfice de la
jouissance des bienfaits, un meilleur sort et une longévité.
Je vous remercie infiniment et rappelle ce jour, tout en priant
DIEU de nous y conduire en paix et de l’observer comme le CHEIKH l’a
recommandé.
Pour ce présent MAGAL, tout ce qui se rapporte à la lecture du
SAINT-CORAN et aux Eloges du Prophète, mieux vaut pour nous de le
commencer dors et déjà, dès lors que la nouvelle lune a ses calendes ce
lundi même.
Chacun, quelque soit ce qui en est ses possibilités, peut commencer
avec, jusqu’à l’échéance du jour, car il recommandait en disant :
Accueillons-Le, recevons-Le et Raccompagnons-Le.
L’Accueil est le jour qui le précède ; la Réception le jour
proprement dit et le Raccompagnement le jour suivant, L’ensemble de ces
recommandations, il ne les donnait que pendant le mois de la Naissance
du Prophète et pour ce Jour (le MAGAL en l’occurrence ).
Pour quelque circonstance à laquelle il accordait une considération,
c’est ainsi qu’il y rendait grâce ; le Jour de la célébration de la
Naissance du Prophète et ce Jour qui est le sien propre et pour lequel
nous devons également procéder ainsi.
L’accueil donc, entamons-le dès ce jour qui est le premier du mois.
Ce qui est de notre mieux en récitation du CORAN, adressons-le pour lui à
l’Envoyé -Paix et Salut sur Lui - en guise de don-pieux ; et lui-même
en ce qui le concerne, notre propre don-pieux à son endroit, faisons-le
dans la récitation du CORAN.
Commençons-la aujourd’hui même et poursuivons-la. jusqu’à l’arrivée de l’événement, et même jusqu’au sortir du MAGAL.
Nous vous remercions beaucoup, témoignons profondément grâce à DIEU notre SEIGNEUR et bien
d’autres formes de reconnaissance que nous vous témoignons et auxquelles nous prenons à témoin nos frères serviteurs
Puisse DIEU nous réaliser nos vœux et nous accorder les Bienfaits attachés à ce Jour.
Que la Paix, et la bénédiction je DIEU SOIENT sur vous.
Source: htcom.sn
Source: htcom.sn
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